Marie Brun, coordinatrice d’urgence pour Médecins Sans Frontières (MSF) à Goma, a souligné l’échec des politiques à répondre efficacement à la crise humanitaire dans l’Est de la RDC. Les affrontements persistants entre groupes armés et forces gouvernementales laissent les populations déplacées piégées dans la violence, tandis que l’indifférence de Kinshasa aggrave la situation.
Alors que les combats font rage depuis le début de l’année entre divers groupes armés et les forces gouvernementales congolaises, les populations déplacées se retrouvent prises au piège de la violence et de l’insécurité, sans espoir de secours imminent.
Les chiffres alarmants avancés par Mme Brun révèlent l’ampleur de la tragédie humaine qui se déroule dans cette région déchirée par les conflits. Avec plus de 1700 cas de violence sexuelle enregistrés rien qu’au mois d’avril dans les camps de déplacés, dont 70 % ont été commis sous la contrainte d’une arme, il est difficile de ne pas ressentir un profond désespoir. Les femmes et les jeunes filles, déjà vulnérables, sont exposées à des agressions brutales, parfois collectives, dans un climat de terreur permanent.
Pendant ce temps, les attaques d’artillerie lourde contre les camps de déplacés autour de Goma ont coûté la vie à 23 personnes et en ont blessé 52 autres depuis février 2024. Ces chiffres macabres soulignent l’urgence d’une action immédiate pour protéger les civils innocents pris au piège des conflits armés.
Malheureusement, les mesures politiques efficaces pour mettre fin à cette spirale de violence semblent cruellement absentes. Kinshasa, la capitale, semble plus préoccupée par des questions politiques internes et des agendas moins urgents que par la protection de ses propres citoyens dans l’Est déchiré par la guerre. Pendant que les civils vivent dans des conditions déplorables, entassés dans des abris de fortune et privés des besoins les plus élémentaires, les politiciens se livrent à des jeux de pouvoir stériles, laissant la population souffrir en silence.
Face à cette inaction politique déconcertante, Marie Brun lance un appel désespéré à toutes les parties prenantes au conflit. Elle implore les autorités de respecter les zones de sécurité pour les déplacés, de cesser les combats à proximité de ces zones et de garantir la protection des civils conformément au droit humanitaire international. Cependant, ses appels risquent de rester lettre morte si les décideurs politiques continuent de détourner le regard des souffrances indicibles qui se déroulent dans leur propre pays.
L’interview de Marie Brun met en lumière l’indifférence choquante des autorités congolaises face à la crise humanitaire qui se déroule dans l’Est de la RDC. Tant que des mesures politiques concrètes ne seront pas mises en place pour protéger les civils innocents et mettre fin aux violences, la tragédie continuera de se dérouler sous nos yeux, dans l’indifférence générale.
La Rédaction.