Donald Trump a assuré dans un courrier aux dirigeants africains que les Etats-Unis « respectent profondément » les Africains, a-t-on appris dimanche de sources diplomatiques, deux semaines après un concert d’indignations provoqué par des propos insultants pour l’Afrique attribués au président américain.
Dans cette lettre datée de jeudi et adressée aux chefs d’Etat rassemblés dimanche et lundi pour le 30e sommet de l’Union africaine, dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, M. Trump indique par ailleurs que le secrétaire d’Etat Rex Tillerson se rendrait sur le continent en mars, pour la première fois depuis qu’il est chef de la diplomatie américaine.
Une source au sein de l’UA a confirmé l’authenticité du courrier, relayé sur les réseaux sociaux, ainsi que sa réception par la Commission de l’organisation africaine. Chris Meade, un diplomate de la mission américaine auprès de l’UA, a confirmé qu’un courrier avait bien été envoyé, mais n’a pas souhaité commenter son contenu.
« Les Etats-Unis respectent profondément les partenariats et les valeurs que nous partageons avec l’Union africaine, ses pays membres et ses citoyens à travers le continent. Je tiens à souligner que les Etats-Unis respectent profondément les Africains », assure le président Trump dans ce document.
« Nos soldats combattent côte à côte pour défaire les terroristes » et « nous travaillons ensemble pour intensifier un commerce libre, juste et réciproque », a-t-il notamment ajouté.
Lors d’une réunion avec plusieurs sénateurs dans le Bureau ovale le 12 janvier, M. Trump avait utilisé le terme « pays de merde » en référence à des pays d’Afrique ainsi qu’à Haïti et au Salvador, selon plusieurs médias et un sénateur ayant participé à la réunion.
M. Trump, dont les propos ont provoqué un concert d’indignation, s’était notamment défendu dans une formule alambiquée, affirmant que « le langage que j’ai utilisé lors de la réunion était dur mais ce ne sont pas les mots utilisés ».
Le président américain n’a pas fait référence à ces propos dans son courrier de jeudi, mais a annoncé que « le secrétaire d’Etat Rex Tillerson se rendra en Afrique pour une visite prolongée en mars ». Aux dirigeants africains, M. Trump a également dit « se réjouir à l’idée de recevoir nombre d’entre vous à la Maison Blanche ».
Le 13 janvier, les ambassadeurs de 54 pays africains à l’ONU avaient exigé « rétractations » et « excuses ». Selon des sources concordantes, les 55 pays membres de l’Union africaines pourraient adopter lors du sommet d’Addis Abeba une déclaration commune condamnant les propos de M. Trump.