Les suites de l’enquête de RFI et Reuters sur l’assassinat des deux experts de l’ONU. Les Nations unies se sont refusées à tout commentaire, estimant que l’enquête était encore en cours. L’ONU a juste assuré qu’elle souhaitait que justice soit rendue quels ques soient les auteurs. Or, selon les documents contenus dans le dossier de la justice militaire congolaise – relevés téléphoniques, documents -, trois agents de l’Etat, à savoir un colonel, un agent de l’ANR et un ancien agent, ont tous participé à l’organisation de la mission qui a coûté la vie aux deux experts et certains d’entre eux leur ont même menti. Des faits qui n’ont été rapportés ni au cours des audiences publiques du procès de Kananga, ni dans le rapport du comité d’enquête de l’ONU. Les deux pointaient la responsabilité de miliciens Kamuina Nsapu. L’ONU ne répond pas sur ce point précis, mais insiste : son comité d’enquête n’a ni confirmé ni exclu la participation des autorités dans ce meurtre.
Alors qu’il enquêtait sur l’assassinat de deux experts censés remettre une liste de noms de personnalités à sanctionner, le comité d’enquête de l’ONU avait « noté avec inquiétude » la colère des autorités congolaises sur la question des sanctions. Une colère qui, recommandait-il, devrait être « reconnue et gérée ». La « sensibilité relative aux sanctions » était même l’un des titres de ce rapport.
« Le comité croit qu’il n’y a pas une prise de conscience suffisante du système onusien et des experts eux-mêmes du risque accru dans leur travail dû à ces tensions ». Mais dans le même rapport, le comité estimait aussi qu’il n’existe pas « de preuves d’une intentionnalité ou d’un mobile » pour des individus ou des organisations liées au gouvernement.