Face aux massacres perpétrés par les ADF-Nalu, la population de Beni entre en colère contre la MONUSCO accusé de passivité

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La population de Beni et même de tout le Nord-Kivu ne comprend pas que les rebelles ougandais des ADF-Nalu massacrent des compatriotes non protégés par les casques bleus de la Monusco, d’où ses huées de colère contre cette mission onusienne accusée de passivité n’en déplaise au patron Martin Kobler qui parle de rôle de bouc-émissaire que l’on chercherait à faire jouer à ces soldats onusiens.

Ils passent des moments difficiles, les Casques bleus de la Monusco à Beni. Voici trois jours que durent les manifestations de colère de la population. Tous les engins moulés de leurs insignes qui se risquent sur la voie publique sont follement attaqués à coups de pierres par une population en furie. Dur dur, très dur même pour les Casques bleus. Il vaut mieux en tout cas ne pas s’affubler de leur battle-dress à Beni, par ces sales temps. Même certaines infrastructures ont été visées.

La colère a atteint son paroxysme avant-hier lorsque la base de la Monusco à Mavivi, près de l’aéroport de Beni a été attaquée l’arme blanche :jet de pierres, gourdin, pilon et même des flèches. Les Casques bleus ont tiré des coups de sommation en l’air pour stopper les manifestants. En vain. Car l’assaut a continué, les manifestants ayant réussi à fracasser le portail et faire irruption dans le périmètre intérieur de la base.

Ce sont des tirs en l’air des policiers venus à la rescousse des Casques bleus qui ont réussi à faire décamper les manifestants. Ceux-ci reprochent à la Monusco de n’avoir rien fait dans le cadre de son mandat pour défendre la population contre les incursions meurtrières des ADF/NALU.

Ces attaques ont fait plus de 80 morts dans un périmètre quadrillé par la Monusco. Ils ne comprennent rien du tout. C’est ainsi qu’ils exigent le retrait pur et simple de la Monusco de Beni dans la mesure où elle ne fait rien pour protéger les populations de Beni à Eringeti.

Ne pas se substituer aux Fardc

Cette colère a été exprimée dans la rue pendant trois jours pour chasser la Monusco. L’Allemand Martin Köbler, le patron de la Monusco a réagi avec virulence hier contre ces attaques de la population de Beni contre les Casques. Qu’ont-ils fait ? Il proteste avec la dernière énergie et refuse à ce que les Caques bleus puissent servir de bouc-émissaires de la situation à Beni où il a promis d’arriver hier.

Le Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Rdc demande par ailleurs à la population d’aider les Casques bleus à remplir le mandat leur confié par le Conseil de sécurité.  » Bouc-émissaires  » ! Le mot est sorti. Il veut dire et c’est cela du reste le message de la Monusco qui est que les Casques bleus de l’Onu ne peuvent pas se substituer aux Fardc. Ils viennent en appoint. Donc, la mission de sécurisation des biens et des personnes incombent d’abord à l’armée nationale, les Fardc, et non à la Monusco.

Chaque fois que la Monusco a été prise à partie pour son impuissance caractérisée à agir sur le théâtre des opérations, le leadership de l’Onu à Kinshasa et même à New York a tenu à donner cette précision que la Monusco n’est pas là pour faire le travail à la place des Fardc. C’est tout cela que Köbler a tenté d’expliciter dans le terme  » bouc-émissaires « . Au fait quel est le mandat de la Monusco ? N’est-ce pas la protection des populations civiles contre des attaques des hommes en armes.

Si c’est cela, ont-ils rempli cette mission lorsque les ADF/NALU ont tué plus de 80 personnes en égorgeant à la machette les ¾ de leurs victimes là où les Caques bleus sont plus visibles, donc plus implantés que les Fardc.  » Bouc-émissaire « , cela veut dire qu’on veut leur faire payer les insuffisances à charge des Fardc. Mais la présence des soldats de l’Onu, n’est-ce pas pour combler les insuffisances des armées nationales.

Des reformes pour la réorganisation

Là où l’Onu déploie la troupe, l’armée a des difficultés structurelles et a besoin des reformes pour sa réorganisation. Il serait donc très malvenu pour les Casque bleus de subordonner leur intervention à celle des Fardc, et donc de dormir tranquillement sur des positions où les armées nationales ont manifesté des limites. Il s’agit là d’une démission par rapport conféré par le Conseil de sécurité.

On se rappellera qu’avant la création de la Brigade d’intervention de la Monusco, les Casques bleus étaient pris à partie et régulièrement accusés de ne rien faire quand les rebelles du M23 tuaient la population civile très souvent juste à coté de leur cantonnement. D’où, la ville de Goma a connu plusieurs marches de colère contre la Monusco où la population exigeait son retrait pour son inaction face aux exactions des rebelles du M23 sur les civils.

C’est souvent le colonel Mamadou Ndala, adulé par les populations, qui descendait dans l’arène pour les calmer. La dernière manifestation violente a eu lieu devant le QG et a connu un tué. On attribue cette bavure au vigile paraguayen qui avait tiré sur la foule avec des balles réelles.

Mais son Président de la République avait tenu une conférence de presse pour réfuter ces accusations avançant que son compatriote, le Casque bleu paraguayen avait tiré avec des balles en caoutchouc. Et que c’est plutôt le policier congolais qui assurait la garde devant le QG de la Monusco qui avait tiré sur la foule avec des balles réelles. Comme on le voit, des marches de colère pour en finir avec la Monusco ne datent pas d’aujourd’hui. A la base, des différences d’interprétation du mandat de la Monusco. Ce mandat est pourtant clair comme l’eau de roche : la protection de la population civile, quelles qu’en soient les circonstances. Est-ce toujours le cas ? A Martin Köbler de répondre.

La population ne veut plus de la Monusco !

Des centaines d’habitants de Beni mais aussi des localités alentour sont descendus dans les rues.

La situation est tendue dans la zone de Beni. Mercredi 22 octobre, pour la troisième journée consécutive des centaines de Congolais ont protesté contre l’inaction de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), incapable de les protéger contre les massacres de ces derniers jours qui ont fait 80 morts. La tension est montée d’un cran, après la mort de deux jeunes tués par balle mercredi matin, à la suite de l’intervention des soldats de l’armée congolaise qui voulaient empêcher le caillassage d’une patrouille de la Monusco.

Les manifestants ont due leur colère jusqu’à la tombée de la nuit. Toute la journée, des centaines d’habitants de Beni mais aussi des localités alentour sont descendus dans les rues. Pneus brûlés, barricades, slogans anti Monusco.

La tension est montée d’un cran en fin de matinée quand plusieurs centaines de manifestants ont tenté de prendre d’assaut l’une des bases des Casques bleus, située à une quinzaine de kilomètres au nord de Beni. Armés de pierres et pour certains de flèches, les manifestants ont réussi a forcer le portail et a entrer dans la base avant que la Monusco, la police et l’armée ne les dispersent a forcé de tirs en l’air. Neuf personnes ont été blessées dans la bousculade provoquée.

Trop de massacres pour la population

Une série de massacres ont été la pierre d’achoppement pour la population. Deux jeunes ont été tués et un autre a été grièvement hiossé par balle mardi soir.

Aussi à Mbau, dans le territoire de Beni, des jeunes hostiles à la présence de la Monusco avaient intercepté une patrouille mixte de l’armée congolaise et des Casques bleus charges de la protection des civils. Ils ont voulu procéder au lynchage des soldats de la paix. Les militaires de l’armée régulière se sont interposes. Ils ont tire plusieurs balles en l’air pour tenter de disperser les manifestants.

Ces gens étaient armés de machettes, lances et cailloux et n’ont pas voulu céder aux sommations des FARDC. L’altercation a été d’une grande intensité. Et dans cette confusion, trois jeunes ont été touches par balle dont deux ont succombé et un grièvement blessé. Le territoire de Beni, a été ensanglante par une succession de massacres attribués aux rebelles islamistes ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), dans lesquels ont peri environ 80 civils en moins de quinze jours, dont 30 à Beni même, dans la nuit du 15 au 16 octobre.

Refuge en province orientale

Des milliers de personnes sont entrain de fuir les villages pour se réfugier dans la province Orientale; Suite à cette situation, environ la moitié de plus 13 000 habitants d’Eringeti se serait déplacée vers la Province Orientale. II y a un afflux des populations en provenance du Grand Nord (Nord-Kivu) en provenance de la région de Komanda (axe Beni-Komanda) et de la région de Mambasa (axe Beni -Mambasa).

Le mouvement de population se poursuit abcs que plus de 10.000, personnes déplacées se~ trouvaient déjà dans ces deux zones au premier trimestre de cette année.

La plupart de ces personnes déplacées internes vivent dans des familles d’accueil et des bâtiments publics, tels que les églises et les écoles.

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