Financements verts : L’Afrique veut un traitement particulier

L’eau apparait comme un élément clé en Afrique eu égard au fait que dans les différents plans d’adaptation et d’atténuation, 92 % ont trait à elle. D’où l’appel des ministres africains pour une justice climatique, mais surtout que le continent fasse l’objet d’un traitement particulier.

Lors de la conférence internationale sur l’Eau et le Climat qui a pris fin hier à Rabat, les participants à la table ronde ministérielle ont été unanimes à dire que l’Afrique qui, pourtant ne participe que de 4 % aux émissions de gaz à effet de serre, est pourtant la plus grande victime du changement climatique. C’est dans l’Appel de Rabat considéré comme celui du continent à la communauté mondiale que l’Afrique résume ses attentes à la COP22. Appelé « Water for Africa ou de l’eau pour l’Afrique », il définit ce que le continent considère comme « priorités ».

Dans ledit Appel, les ministres ont demandé à ce que « le continent fasse l’objet d’un traitement particulier » notamment en matière de financement puisque plusieurs personnes ont des difficultés d’accès à l’eau. Les ministres ont alors proposé de disposer d’un Gps qui permet de lier les porteurs de projets aux structures de financement adéquates, de renforcer la capacité des pays africains à être compétitifs au niveau des projets à présenter à la COP22 et de réfléchir des Guichets uniques qui seront responsables du suivi et de la mise en œuvre de ces projets. En termes de financement, les ministres se sont réjouis du fait que l’adaptation jouit du même niveau d’intérêt que l’atténuation, ce qui n’était pas le cas. Soulignant que le traitement de l’adaptation au même niveau que l’atténuation est le fruit des efforts des négociateurs africains et de leurs alliés, les ministres ont surtout demandé à la communauté internationale de reconnaître que l’Afrique a besoin de « fonds spéciaux » et d’un « renforcement des capacités pour la mobilisation de ces ressources ». « Cela est une priorité et doit bénéficier d’un support particulier », ont-ils indiqué. Les ministres ont aussi appelé à renforcer les structures déjà fonctionnelles notamment tout ce qui est coopération dans les zones transfrontalières où il y a « énormément de bonnes pratiques en Afrique qu’il faut utiliser et élargir ». Ils ont également reconnu que l’eau n’est « plus un secteur à part » et qu’il faut élargir l’intérêt aux secteurs qui en dépendent et ceux qui l’influencent notamment l’énergie, la sécurité alimentaire, etc.

Enfin, ils ont exprimé leur disponibilité à coopérer dans le cadre du partenariat sud-sud et que l’Afrique est prête à « investir ses propres moyens dans le secteur de l’adaptation et pour une pérennisation des ressources, un accès à l’eau et au service d’assainissement pour ses populations », non sans reconnaître que les moyens nationaux sont souvent insuffisants. C’est pourquoi l’Afrique appelle « à plus de solidarité », à la coopération aussi bien « bilatérale que multilatérale ».