Quand Moïse Katumbi tousse, Kinshasa sombre dans la panique, échange-t-on dans les conversations interceptées sur les lieux de concentration humaine et dans le transport en commun. Le constat prend corps sur les réactions du pouvoir en place à chaque fois que l’homme fait une déclaration, directement ou par personne interposée. Mais aussi sur ce que d’aucuns qualifient d’acharnement sur la personne, avec à la clé des dossiers pour le moins rocambolesques en justice. Pour avoir été menées en toute impartialité, les enquêtes des Evêques catholiques font autorité sur ces procès qualifiés de politiques par plusieurs observateurs avertis.
En dépit de la sentence des prélats catholiques, l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga ploie sous des démêlées avec la justice du pays. Telle en témoigne cette audience d’hier jeudi 20 juillet 2017 qui s’est heureusement soldée par l’aveu du tribunal qui s’est reconnu incompétent pour trancher ce « litige ». D’aucuns ont certes crié à une victoire – minime soit-elle – du chairman pour ce premier round ; il n’en demeure pas moins que le temps à prendre par ce procès joue contre le candidat à la prochaine présidentielle. L’adversaire en a bonne conscience, aussi entreprend-il de jouer les prolongations.
L’objectif étant de mettre hors course l’opposant le plus sérieux pour le moment. Toutes les élucubrations des acteurs politiques les plus tonitruants butent sur la conviction des cadres de la Majorité qu’il s’agit d’un appel du pied pour une prise en charge alimentaire. A contrario, le candidat Katumbi et les béquilles sur lesquelles repose son combat politique – G7 et Rassemblement, notamment – sont faites en acier pour s’écrouler sur une peau de banane. Toute bonne conscience éloigne Moïse Katumbi de la sphère des acteurs politiques en quête de poste inférieurs et autres que la Magistrature suprême.
Une perception que partagent des grands investisseurs mondiaux dont on dit être derrière l’homme dont la gestion de la province minière avait charmé maints investisseurs. Un soutien important grâce auquel plusieurs portes de l’Occident s’ouvrent pour le candidat déclaré à la présidentielle congolaise, attendue fin décembre prochain. L’Occident fonctionne sur fond de lobbies dont les multinationales désireuses aujourd’hui d’assainir le climat des affaires pour des investissements en masse dans ce pays. Il faut donc un air nouveau articulé autour d’une justice indépendante, du recul de la corruption institutionnalisée, etc.
Conjugués à son audience auprès de la jeunesse – pour l’investissement dans le prestigieux club de football Tout Puissant Mazembe – les atouts de Moïse Katumbi le positionnent en premier ordre dans la conquête des suffrages du peuple congolais sur l’ensemble du territoire national. L’ombre de cet ancien gouverneur hante tous les Congolais, d’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, charmés par la fulgurante vitesse avec laquelle il avait transformé le Katanga. N’est-ce pas le rêve de tous de voir le pays entier placé sur l’orbite du développement ! Tel est le credo de Moïse Katumbi, telle est la source de ses ennuis politiques !