L’entraîneur des Léopards locaux, Muntubile Santos a critiqué l’organisation du football de la RDC, en particulier la sélection nationale des Léopards. Au cours d’un point de presse qu’il a organisé samedi 31 mai à Kinshasa, il a principalement fustigé « le rôle néfaste de la coordination de l’équipe nationale ». Revenant sur la campagne des Léopards au championnat d’Afrique des nations (Chan) qui s’est joué en janvier dernier, il a insisté sur le respect des joueurs et des entraîneurs. Selon lui, rien n’était programmé. Ni la prime des joueurs, ni le terrain des matchs amicaux, ni encore des chambres d’hôtel.
Lorsqu’il y avait grogne des Léopards en Afrique du Sud, le coordonnateur des équipes nationales avait déclaré que les joueurs étaient délogés de l’hôtel qu’ils occupaient. Ce que Muntubile Santos avait démenti.
« C’est passé mais ce n’est pas correct. On devrait respecter les joueurs et les entraîneurs ».
La troisième édition du Chan s’est jouée en Afrique du Sud du 11 janvier au 1er février 2014. Au mois de novembre 2013, le coach Santos avait publié la liste des vingt-six joueurs présélectionnés qui devraient se rendre à Johannesburg pour leur préparation. Mais avant d’effectuer ce voyage, les joueurs locaux avaient refusé de quitter le pays avant de toucher leurs primes.
« On a quitté Kinshasa le 28 [décembre], alors qu’on devrait le faire le 24. Quand on a raté le voyage, j’ai demandé aux joueurs de regagner leurs familles respectives pour la fête de Noël», a affirmé Muntubile Santos.
Ayant appris la grogne des joueurs dans leur lieu d’hébergement, le président de la Fédération congolaise de football association (Fecofa), Constant Omari, est venu s’enquérir de la situation. Mais ce n’était pas facile pour lui de convaincre les joueurs, fâchés, et toujours en attente de leurs primes, a raconté l’entraîneur des Léopards locaux.
« Le président de la Fédération est venu à l’hôtel où étaient logés les joueurs. Les joueurs ne voulaient pas prendre l’avion pour l’Afrique du Sud. Ils réclamaient leurs primes. Quand le président est venu, je lui ai dit de rentrer et l’ai assuré que j’allais causer avec mes joueurs, parce que ce sont mes poulains. Je les ai convaincus. J’ai sorti mon argent de poche et je le leur ai donné. J’ai demandé aux cadres de l’équipe de convaincre aussi les autres. Ce qui fût fait », assure-t-il.
Loin de travailler dans la tranquillité, d’autres problèmes se sont posés une fois arrivés en Afrique du Sud, a dénoncé Muntubile Santos, qui a indiqué que le coordonnateur de l’équipe nationale n’a pas été à la hauteur de ses tâches.
« Arrivés à Johannesburg, le coordonnateur des équipes nationales nous a envoyé son secrétaire. Le coordonnateur n’était même pas venu là où étaient les joueurs. On a ensuite pris le transport pour Polokwane. On a fait trois heures de route au lieu de deux comme me l’avait dit son secrétaire. On n’est arrivé vers 2h50’. On n’avait toujours pas vu le coordonnateur de l’équipe », a ajouté le coach des Léopards locaux.
« Chassés comme des chiens »
L’équipe devrait commencer les entraînements au lendemain de son arrivée à Polokwane. Mais ils ont été butés à un autre problème : celui du terrain des entraînements. Et pendant ce temps, a insisté Muntubile Santos, le coordonnateur des équipes nationales, sensés prendre tous ces contacts n’était toujours pas visible.
« Le lendemain, on devrait s’entraîner. J’ai demandé où était le coordonnateur et on m’a dit que le coordonnateur était dans sa chambre, et on m’a donné un numéro de chambre fictif. Après on se rendra compte qu’il était dans une chambre luxueuse », a regretté le coach des Léopards locaux.
Deux jours après la première tentative qui avait échoué, l’équipe est allée s’entraîner non loin de leur hôtel. Mais Santos s’est dit surpris que ce terrain ne fût pas loué.
« Nous sommes partis nous entraîner dans un terrain qui n’était même pas loué. Les policiers nous ont chassés comme de petits chiens. Nous croyions que le coordonnateur allait s’y mettre pour nous trouver un bon terrain mais rien n’a été fait », a déclaré Muntubile Santos.
Il a affirmé que c’est l’intendant des Léopards, Bageta Dikilu qui est venu leur dire que l’ancien gardien des Léopards Marcel Mayala pouvait leur trouver un terrain d’entraînement.
« On nous a amené dans un camp militaire. J’aurai encore voulu jouer dans un champ de patates. Les joueurs se sont entraînés sur un terrain sans tracés. Je me suis renseigné combien coûtait le frais de location, on m’a dit que ça coûtait 250$ pour 10 à 15 jours. Or dans leurs factures ce n’était pas 250$. Les joueurs se sont aussi plaints de l’état de terrain où nous nous entraînions », lâche-t-il d’un ton furieux.
Un autre problème que relève Muntubile Santos est celui du match amical raté entre la RDC et le Mozambique prévu en janvier dernier.
« Le coordonnateur m’a appelé pour me dire que deux joueurs de cette équipe ne devraient pas jouer, parce que leurs tuteurs avaient refusé. Mais je me suis dit que ce n’était pas une raison parce qu’une sélection a toujours 21 joueurs. Une heure après, il m’a appelé pour me dire que cette équipe était diminuée de 7 joueurs», avant de poursuivre :
« Après on n’apprendra que le Congo a demandé l’argent : 25 000$. On a dit à l’équipe adverse que le Congo était délogé de l’hôtel, qu’on buvait de l’eau du robinet, etc. Cette équipe là aurait envoyé 32 000$. Cet argent est entré dans la poche de qui » ?
Muntubile Santos dit avoir posé cette question au coordonnateur des équipes nationales qui lui aurait répondu :
« Dieu le père a dit qu’il n’y a pas match ».
Le coach des Léopards locaux a précisé que lorsqu’il a voulu savoir qui était « Dieu le père » et quand il a menacé de s’adresser à la presse sur tout ce qui se passait, le coordonnateur lui a demandé de le faire « parce que de toutes les façons, il allait dégager de l’équipe ».