Frictions politiques: Le FCC mis KO !

FCC

En dépit de la protestation des cadres du Front commun pour le Congo (FCC), la prestation de serment de trois juges de la Cour constitutionnelle, nommés en juillet dernier par le chef de l’Etat, a eu lieu le mercredi 21 octobre au Palais du peuple. Fini la polémique sur le sujet, d’autant que la présence du bureau du Conseil supérieur de la Magistrature au Palais du peuple, confère à l’événement la légalité nécessaire. Félix Tshisekedi a reçu les serments de trois nouveaux juges constitutionnels devant la Nation représentée par des députés nationaux, des sénateurs, ainsi que sous le regard témoin du bureau du Conseil supérieur de la Magistrature, des représentants de l’armée, de la police nationale et du corps diplomatique accrédité à Kinshasa.

La Cour constitutionnelle accuse complète ainsi après la prestation de serment des juges Kaluba Dibwa Dieudonné, proposé par le président de la République, Mme Kalume Yasengo Alphonse et Kamulete Badibanga Dieudonné, issus du quota du Conseil supérieur de la magistrature. Les protestations de Jeanine Mabunda et d’Alexis Thambwe, ainsi que des autres cadres Fcc se sont étiolées sans le moindre effet dans la dynamique amorcée. Le moins que l’on puisse retenir est que Félix Tshisekedi s’est affranchi du deal particulier qui le fragilisait dans l’action et au sein de l’opinion nationale et internationale.
Désormais on se retrouve devant un chef de l’Etat disposant de l’impérium et de la plénitude des prérogatives lui conférées par la Constitution. Avec une justice affranchie des serres du régime précédent, le Président de la République peut imprimer sa marque sans trop de crainte des combines de ceux qui étaient jusqu’hier ses alliés.

Une victoire qui le propulse au sein de l’opinion nationale, malade, depuis le début, de la perpétuation des tares du régime passé favorisée par un deal politique (satanique ?) noué entre le Cach et le Fcc. Après la mise en berne du dossier Minembwe, le divorce de fait avec le Fcc donne du tonus à Félix Tshiekedi au sein de la masse congolaise. L’aiguille grimpera un peu plus lorsque sera également réglée l’affaire du président de la Commission électorale nationale indépendante.

Epée de Damoclès

D’aucuns croient au rebond du Fcc pour prendre Fatshi à la gorge. Tout est possible, certes, mais des principaux indicateurs créditent le chef de l’Etat de plusieurs tours dans ses manches. On le sait, l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption s’est saisie du dossier bien ficelé par l’ancien Conseiller spécial, Luzolo Bambi sur les détournements et faits de corruption en RDC. Un attelage de 15 milliards de dollars Us par an, que s’étaient rendus coupables des caciques du régime passé. On peut convenir que si le traitement de ce dossier était bloqué jusque-là, la justice indépendante actuelle ne manquerait pas de l’exploiter à fond.

Avec pour conséquence, la mise en accusation de maints responsables de la gestion passée. Beaucoup se verront obligés de quitter le territoire national – pour ceux qui ne sont pas sous le coup de sanctions internationales – , d’autres passeront le cadenas sur leurs lèvres. Il n’est pas exclu que le Fcc se vide de ses membres, la coquille n’étant plus étanche.

Rappelons que la constitutionnelle est stratégique pour le pouvoir en RDC puisque c’est elle qui :

▶️ valide les candidatures pour l’élection présidentielle et les législatives nationales ;

▶️ Proclame les résultats définitifs ;

▶️ tranche dans le cadre des contentieux électoraux.

A lire dans le numéro 1062 du Quotidien La Republique