Le gouvernement dépêche une équipe d’experts à Djera pour organiser la riposte à la maladie à virus Ebola dans ce foyer où a surgi la pandémie

L’épidémie de la maladie à virus Ebola officiellement déclarée le 12 mai 2017

Une équipe d’experts congolais composée des épidémiologistes, des psychothérapeutes, des psychologues cliniciens et des spécialistes en assainissement a quitté Kinshasa mercredi pour Lokolia, dans le secteur de Djera, territoire de Boende, au sud de la province de l’Equateur, pour organiser la riposte à l’épidémie de la maladie à virus Ebola qui a déjà fait 13 morts, annonce un communiqué du ministère de la Santé publique diffusé jeudi. Cette délégation conduite par le directeur chargé de la lutte contre la maladie au ministère de la Santé publique, le Dr Benoit Kebela, est partie avec un important lot de médicaments et de matériels.

Les membres de la délégation ont été salués et encouragés peu avant de monter dans l’avion à l’aéroport national de Ndolo, à Kinshasa, par le ministre de la Santé publique, le Dr Felix Kabange Numbi. Le Dr Benoit Kebela qui revient de la Guinée Conakry où il a conduit aussi une équipe d’experts congolais pour aider ce pays à organiser la lutte contre la maladie à virus Ebola a déclaré peu avant son départ qu’avec les moyens déployés par le gouvernement, il est possible de contenir cette épidémie et d’arrêter rapidement la propagation du virus Ebola.

Le ministre de la Santé publique a promis de rejoindre cette équipe d’experts dans 72h avec un autre lot de médicaments et de matériels de protection. C’est à Lokolia, épicentre de l’épidémie, que sera installé le quartier général pour coordonner la lutte contre Ebola à Djera. Au cours de la journée de jeudi, d’autres médicaments et équipements disponibilisés par le gouvernement et d’autres partenaires tels que L’OMS et l’UNICEF ont été envoyés dans le secteur de Djera. La logistique, a reconnu le Dr Félix Kabange, sera le défi le plus important à relever.

Le nombre des cas de la maladie à virus Ebola enregistrés jusqu’au 27 août 2014 dans le secteur de Djera, territoire de Boende, au sud de la province de l’Equateur, est de quarante-deux (42) dont six (6) confirmés au laboratoire, selon les statistiques actualisées de l’épidémie fournies mercredi à Kinshasa par le ministère de la Santé publique. C’est le dimanche 24 août 2014 que le gouvernement de la RDC à traves le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi, a officiellement déclaré l’épidémie de la maladie à Virus Ebola dans le secteur de Djera, territoire de Boende, district de la Tshuapa, dans la province de l’Equateur au Nord-ouest de la RDC.

Le laboratoire de Franceville au Gabon confirme la souche dite « Zaïre » du virus Ebola signalé dans le territoire de Boende en RDC

Six des huit prélèvements effectués sur des malades en République démocratique du Congo se sont révélés positifs au virus Ebola. Depuis le 11 août  13 personnes sont mortes dans un secteur reculé de la province de l’Equateur, à plus de 1.000 km au Nord-est de Kinshasa. Les examens approfondis ont permis de confirmer que la souche de la maladie en RDC est bien celle, dite « Zaïre ». Eric Leroy, directeur général du Centre international de recherches médicales, le laboratoire de Franceville, au Gabon, qui a réalisé le diagnostic, s’était confié à RFI, coupant court à une quelconque connexion avec l’épidémie qui sévit en Afrique de l’Ouest.

Votre laboratoire a analysé les prélèvements effectués sur les malades en République démocratique du Congo. Les résultats sont définitifs, quels sont-ils ?

Notre laboratoire a été requis en tant que centre collaborateur OMS pour diagnostiquer la fièvre hémorragique virale et donc le virus Ebola et effectivement on a confirmé les résultats obtenus par Kinshasa et donc nous avons confirmé les résultats positifs au virus Ebola Zaïre. Pour l’instant on est à l’étape de diagnostic, qui consiste juste à identifier ou non le virus Ebola à l’intérieur des prélèvements biologiques et à identifier l’espèce.

Vous savez que le virus Ebola est subdivisé en cinq espèces : Soudan, Zaïre, Côte d’Ivoire, Reston et Bundibugyo et nos systèmes nous permettent justement de différencier l’espèce. Après pour la caractérisation de la souche elle-même, on est obligé d’attendre le résultat du séquençage c’est-à-dire la caractérisation de tome la séquence du génome du virus. Là le test nous a montré qu’il s’agissait de l’espèce Zaïre et maintenant pour avoir une caractérisation plus fine de la souche, on est obligé d’attendre le séquençage que nous obtiendrons, je l’espère d’ici le week-end.

Combien de prélèvements exactement avez-vous reçus et d’où viennent-ils ?

Nous avons reçu huit échantillons biologiques qui viennent de l’INRB (l’Institut national de recherches biomédicales à Kinshasa) qui avait effectué les premières analyses. Les huit échantillons biologiques proviennent évidemment de huit patients de la zone touchée et sur ces huit échantillons biologiques, nous avons confirmé la présence du Virus Ebola dans six d’entre eux. Les deux autres, ça peut-être tout à fait une autre maladie car il faut savoir qu’Ebola exprime des symptômes qui sont tout au fait communs contrairement à ce qu’on pense et qui peuvent être confondus avec beaucoup d’autres maladies comme un simple paludisme, une gastro-entérite et puis la typhoïde. Enfin, il y a beaucoup d’autres maladies qui ressemblent à l’infection par le virus Ebola.

Est-ce qu’on peut dire que cette souche est différente quand même de la souche qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest ?

Tant qu’on n’a pas le résultat du séquençage, on ne peut pas être affirmatif à 100%, mais vu le contexte de l’apparition de ces derniers cas, il est quand même très fortement probable qu’il s’agit d’une souche différente. C’est un foyer qui est apparu dans un petit village donc le mouvement de population entre le petit village de la RDC et la Guinée est très, très peu probable. Si ces cas étaient apparus dans une grande ville, là on aurait pu évoquer effectivement la possibilité d’une transmission de la souche. Et là c’est dans un village, donc ça évoque une nouvelle apparition, une nouvelle émergence du virus à partir d’une souche animale et donc une souche différente de celle de Guinée.

Justement, comment se fait-il que le virus apparaisse comme ça de temps en temps ?

Le virus ne peut pas vivre tout seul. Il vit comme un parasite forcément à l’intérieur d’un organisme vivant, c’est ce qu’on appelle le réservoir. Et de très nombreux virus, pour ne pas dire la plupart, vivent à l’intérieur d’un organisme vivant qui est un animal, donc c’est ce qu’on appelle le « réservoir animal », donc l’hôte naturel du virus. Et là il vit en permanence, il n’apparait pas, il ne disparait pas, il est toujours présent. « L’animal réservoir » est porteur à un certain pourcentage. Ces animaux hébergent naturellement sans être malades le virus.

Et là pour ce qui concerne le virus Ebola, ce sont des espèces de chauve-souris. Donc le virus est toujours là dans les populations de chauve-souris. Par contre, n’est pas toujours là dans l’espèce humaine. Ce qu’on appelle l’apparition d’une épidémie ou l’apparition d’une maladie, c’est lorsqu’il y a un transfert donc une transmission du virus de l’animal qui héberge en permanence le virus vers l’espèce humaine. Et les conditions de cette transmission sont connues, c’est essentiellement au niveau du dépeçage ou de la manipulation de ces animaux que le transfert ou la transmission peut s’opérer.

Via Le Potentiel

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