C’était l’un des objectifs de la tournée européenne du président Félix Tshisekedi après avoir visité de nombreux pays dont certains plusieurs fois. Le chef de l’Etat a enfin obtenu de l’aide d’un pays européen dans la lutte que le pays mène contre les groupes armés de l’est, depuis octobre 2014.
Le président français Emmanuel Macron a assuré mardi au président Félix Tshisekedi, que la France allait apporter son soutien militaire à Kinshasa dans la lutte contre les groupes armés actifs dans l’est.
Un appui dans le renseignement
« La France est pleinement engagée aux côtés de la RDC pour lutter contre les groupes armés qui déstabilisent le pays » et qui, « pour certains, pactisent avec Daech » (le groupe État islamique), a déclaré le président français à l’issue de l’entretien à l’Elysée. Il a précisé que cette coopération prendrait une dimension militaire, notamment « en matière de renseignement », sans entrer dans les détails.
Il a également appelé « tous les pays de la région », notamment le Rwanda et l’Ouganda, à « être engagés aux côtés du président Tshisekedi dans ce combat très important ». L’armée congolaise mène régulièrement des opérations contre les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle musulman accusé du massacre de centaines voire de plus de mille civils dans la région de Beni depuis octobre 2014.
Le groupe Etat islamique a revendiqué certaines de leurs attaques depuis le début de l’année, mais il n’y a pas de preuve irréfutable d’une affiliation des ADF au « groupe Etat islamique – province d’Afrique centrale ».
Au palais présidentiel français de l’Elysée, Felix Tshsekedi s’est dit « heureux de voir la France revenir en pointe ». « Je veux que la France soit beaucoup plus présente en ce moment en Afrique », a-t-il ajouté, en disant préférer le terme « coopération » à celui d’« aide ». « Quand un ami a des difficultés, on l’aide », a-t-il résumé, en évoquant le soutien français.
Le président français a indiqué son intention de se rendre en RDC « dans la deuxième moitié de 2020 », après le sommet France-Afrique prévu en juin à Bordeaux. Il a précisé avoir signé avec son hôte « le deuxième contrat » de développement bilatéral, qui verra la France « investir 65 millions d’euros pour accompagner le travail de modernisation et de transformation de la RDC du président Tshisekedi ». Il portera notamment sur l’éducation, la santé, la francophonie et la préservation de la forêt. Présent à Paris pour le Forum pour la paix, M. Tshisekedi doit notamment se rendre à Station F, le centre des start-up dans la capitale.