Vingt-six personnes sont mortes du choléra depuis la déclaration en août dernier de l’épidémie de cette maladie infectieuse dans la province du Haut-Lomami, a indiqué mardi 12 septembre le ministre provincial de la santé du Haut-Lomami, Olivier Sampatwa.
D’après M.Sampatwa, plus de mille cas de choléra sont déjà enregistrés depuis août. Les localités les plus touchées sont celles de Mulongo, où les services de santé ont enregistré 580 malades de choléra et 20 décès, et de Kinkondja, où l’on dénombre 530 malades et 6 décès.
Des sources hospitalières locales soulignent que la plupart des malades proviennent de rives du lac Kabamba et du fl euve Congo.
« Riposte »
Pour combattre cette épidémie, plusieurs sites de chloration d’eau sont implantés depuis quelques semaines le long du lac et du fl euve, a fait savoir le ministre provincial de la santé.
Un site de prise en charge urgent des malades a également été installé au bord du lac Kabamba, a-t-il assuré, indiquant également que des latrines sont en train d’être construites dans des villages touchés par le choléra, dans le cadre du programme village assaini.
Par ailleurs, des équipes de sensibilisation de la division de la santé du Haut-Lomami recommandent aux populations riveraines de ne plus jeter les matières fécales dans les cours d’eau.
L’OMS décaisse 400 mille dollars pour la lutte nationale
Selon l’OMS, vingt provinces de la RDC sur vingt-six connaissent des épidémies de cholera, cette maladie qui est devenue quasi permanente dans de grandes villes du pays telles que Bandundu-Ville, Bukavu, Goma, Manono, MalembaNkulu, Minova, Mokala, Kimpese, Uvira et certaines zones de santé de Kinshasa.
Le nombre de cas s’accroit. Selon les statistiques, à la date du 2 septembre, vingt-quatre mille deux cent dix-sept cas suspects avec cinq cent vingt-huit décès, soit un taux de létalité de 2,18%. Avec une incidence de plus de mille cinq cents cas suspects par semaine depuis la fi n du mois de juillet 2017. Pour faire face à cette épidémie, l’OMS vient d’apporter un fi nancement de l’ordre de quatre cent mille dollars américains. Cet appui financier servira au déploiement des équipes techniques dans les zones prioritaires. De plus, des kits choléra seront mis à disposition par l’OMS et les efforts de mobilisation de ressources additionnelles vont s’accroître pour soutenir la mise en œuvre du plan d’urgence.
Toujours dans le cadre de la réponse contre le choléra, le ministère de la Santé publique, révèle l’OMS, a redéfi ni début août 2017 le cadre de la lutte contre cette maladie diarrhéique épidémique par la mise en place d’un programme d’élimination du choléra et de contrôle des autres maladies diarrhéiques (PNECHOLMD). L’objectif est d’enrayer à court terme les foyers épidémiques et d’engager les actions nécessaires à moyen et long terme pour l’élimination du choléra.
Pour accompagner le ministère de la Santé publique dans ce processus, l’OMS a élevé l’épidémie au grade 2 du cadre de la réponse d’urgence et déployé un groupe d’experts internationaux pour appuyer l’élaboration d’un plan d’urgence pour la réponse à l’épidémie. «Nous devons mettre en œuvre immédiatement les actions de réponse de façon pragmatique dans les zones prioritaires et à risque pour stopper cette dissémination massive du choléra. Mais il est aussi essentiel que l’assainissement des milieux, l’hygiène individuelle et collective soient mis en pratique et que l’eau potable soit accessible aux populations les plus exposées au risque de contamination du choléra,» a déclaré le Dr Allarangar Yokouidé, représentant résident de l’OMS en RDC.
Aline Nzuzi Adiac-Congo