Insécurité et terrorisme à l’Est: L’assaut final en l’air !

Est

Beaucoup de conjectures ont nourri ces derniers jours le dossier de l’insécurité dans la partie orientale du pays. Maintes langues se sont déliées pour désapprouver le « silence » de Kinshasa, singulièrement du président de la République sur les tueries ayant gagné en ampleur depuis quelques mois dans les régions du Kivu et de l’Ituri. Honnêtement, on ne saurait s’empêcher de soupçonner une main noire derrière ces tueries et surtout des accusations contre l’« inertie » du pouvoir central qu’incarne Félix Tshisekedi. Une fuite en avant, une astuce pour diaboliser le chef de l’Etat ?

Il me semble que les principaux acteurs de ces violences vieilles de plus d’une décennie se seraient trompé d’analyse cette fois-ci. En effet, depuis son accession à la Magistrature suprême, Félix Tshisekedi se trouve en bonne intelligence avec Washington qui lui a toujours assuré d’un soutien solide. L’heure est arrivée, peut-on conclure, de penser aux bonnes affaires avec des investissements directs afin de déloger Pékin bien servi par le régime passé.

Indiscutablement le soutien américain s’est traduit notamment, par la reprise de la coopération militaire avec Kinshasa – dont des officiers sont allés suivre la formation aux Etats-Unis – la diabolisation des combattants ADF, désormais identifiés terroristes par Washington. Il est fort à parier, par conséquent, que le pouvoir de Kinshasa peut compter avec le soutien de Washington dans le combat contre ces terroristes. Pour qui connaît le modus operandi des Américains, le rapprochement dans le domaine militaire entre Le Caire et Kinshasa devrait procéder de la stratégie d’assurer à ce dernier un soutien parfait à ses besoins de sécurité.

A se demander si l’offre du Kenya de renforcer les effectifs des FARDC n’est pas intimement liée à la même stratégie. C’est en plus l’occasion que capitalise Félix Tshisekedi pour annoncer une opération d’envergure dans les prochains jours. « Les troupes kenyanes vont arriver en RDC dans les semaines qui viennent pour appuyer nos forces armées afin d’attaquer de la manière la plus efficace qui soit ce problème de terrorisme et de violence à l’Est de notre pays », a déclaré le Chef de l’Etat congolais à l’issue de ses entretiens avec son homologue Uhuru Kenyatta. Avant d’enfoncer le clou : « Comme vous le savez, le Kenya a accepté volontairement de faire partie de la FIB, la brigade d’intervention rapide, celle qui est constituée par les Nations unies pour soutenir les FARDC dans l’Est de notre pays. Et dans les semaines qui viennent les troupes kenyanes vont donc arriver en RDC pour appuyer nos forces armées afin d’attaquer de manière la plus efficace qui soit ce problème de terrorisme et de violence à l’Est de notre pays » !

Il est exclu que le président de la République engage sa personnalité dans le ridicule, sans s’assurer du succès de l’opération annoncée. Pour peu qu’ils soient prudents, les acteurs de l’insécurité dans la partie Est du pays devraient plutôt faire le deuil de leur aventure. Ou, mieux, offrir leur collaboration au programme DDR afin d’atténuer l’effet des sanctions qui les attendent.

LR