Comme souligné dans notre précédente livraison, la RDC est sur des charbons ardents ; seuls des nains sont incapables de décrypter correctement les signes avant-coureurs d’une implosion politico-sociale en germination au portillon du pays. Sans faire un long plongeon dans le passé récent, tout part des événements de la mi-janvier dernier, qui ont vu pour la première fois, les Congolais tenir une manifestation plus de trois jours successivement. Et, mieux, obtenir gain de cause avec le retrait, par le pouvoir, de l’article querellé du projet de Loi électorale. Les jours suivants démontreront que ce soulèvement avait coûté une bagatelle de 500.000 dollars yankee aux tireurs de ficelles.
Le reaggaeman ivoirien, pourfendeur des dictateurs africains
Pouvaient-ils s’arrêter en si bon chemin ? Le franc succès de janvier nourrit des ambitions ; cette fois-ci, les mouvements de désobéissance civile sont mis à contribution. L’affaire de Y en a marre et Balai citoyen est médiatisée à outrance, mais aura pour vertu de dévoiler les financiers pyromanes désireux d’embraser le Congo. Autrement, on ne saurait comprendre de quelle vertu démocratique le Burkina-Faso peut être pour la République Démocratique du Congo. Il en est de même du chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly, chassé de Guinée pour discours – à travers son répertoire – subversif, et que les tireurs de ficelles ont choisi de dépêcher en RDC pour des concerts publics.
On retient que les démobilisés de Kota Koli, dans la province de l’Équateur ont une première fois déclaré leur ras-le-bol pour la situation sociale de leur vie dans de campement de transit. Il semble, cependant, que l’insurrection de samedi 20 juin dernier porte des empreintes politiques. Selon des sources dignes de foi, cette situation serait intimement liée à l’activisme du mouvement « citoyen » Lucha contrôlé par Kigali.
Le pouvoir actuel du Rwanda, on le sait, remue ciel et terre pour se procurer un pan de sol sur le territoire congolais, avec la complicité indiscutable de certaines puissances occidentales. Déplorables que des citoyens congolais, de la société civile comme de la sphère politique, prêtent le flanc aux ennemis de l’intégrité du territoire national. Les cas de l’Erythrée, du Soudan du Sud, de la Libye, de la Somalie ne sauraient-ils pas servir de pédagogie pour les Congolais ?