Le don annoncé par la secrétaire adjointe du Bureau des affaires africaines des Etats-Unis, Linda Thomas-Greenfield, est destiné à la Force régionale de lutte contre Boko Haram, composée du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Bénin et du Cameroun.
Thomas-Greenfield s’exprimait au cours d’un briefing avec la presse, en marge du 25e Sommet de l’Union Africaine qui s’est achevé le 15 juin à Johannesburg, en Afrique du Sud. « Nous travaillons avec le Nigeria à qui nous fournissons des informations, du matériel, du soutien et de l’équipement. Nous allons aussi organiser des réunions avec l’équipe d’intervention sous régionale », a-t-elle déclaré, soulignant que Boko Haram est un problème régional.
Un sommet des chefs d’Etat des pays concernés par la traque de Boko Haram s’est tenu jeudi dernier à Abuja, la capitale fédérale du Nigéria. A cette occasion, il a été décidé que le commandement de la Force multinationale conjointe de lutte contre le groupe terroriste est assuré par le Nigeria tandis que le Tchad a été chargé d’accueillir son quartier général. Cette force qui doit être déployée à partir du 30 juillet, sera dirigée par un Nigérian, avec un adjoint camerounais pour une mission initiale de 12 mois.
En ce qui concerne le centre de commandement militaire de cette force régionale, le nouveau président nigérian a décidé qu’il soit transféré à Maiduguri (Nord-Est), l’épicentre de l’insurrection. « La victoire ne peut pas être atteinte depuis un centre de commandement à Abuja, dans le centre du pays », a estimé Mouahamadou Buhari dont le pays s’est engagé à donner 100 millions de dollars pour rendre opérationnelle la Force multinationale mixte.
Fort de cet engagement, le président nigérian a assuré qu’il se rendra bientôt au Cameroun pour renforcer la coopération militaire régionale contre la secte islamiste. « À mon retour au Nigeria, je vais essayer de me rendre au Cameroun », a-t-il indiqué en marge du sommet de l’Union Africaine (UA). Le président camerounais, Paul Biya, était en effet absent et y a été représenté par son ministre de la Défense.
La visite de Mouhamadou Buhari au Cameroun se justifie entre autres par le fait que le Niger et le Tchad ont plusieurs fois envoyé des soldats sur le territoire nigérian ces derniers mois, alors que le Cameroun s’est contenté de combattre Boko Haram sur son propre territoire.
Rappelons que les attaques du mouvement terroriste Boko Haram ont déjà fait plusieurs milliers de morts depuis 2009.