Invité d’Africa CEO Forum à Abidjan – M. Katumbi – « Il faut savoir faire la différence entre la peur et le risque »

Moïse Katumbi a été parmi les panélistes de l’Africa CEO Forum, ce rendez-vous d’hommes d’affaires et décideurs économiques qui s’est tenu à Abidjan, les 21 et 22 mars 2016. L’ex-gouverneur de l’ex-province a partagé sa vision d’une Afrique qui gagne. Entre la peur de revendiquer ses droits et le risque d’explorer d’autres modèles de développement, l’Afrique doit faire un choix, a lancé Katumbi. Un appel qui va droit vers la RDC qui négocie en cette année 2016 un tournant décisif de son histoire démocratique.

C’est en terre africaine, précisément à Abidjan (Côte d’Ivoire), que s’est tenue les 21 et 22 mars, pour la première fois dans le continent noir, la 4ème édition d’Africa CEO Forum. Rendez-vous des responsables les plus influents de la finance africaine et internationale et des dirigeants d’entreprises, l’Africa CEO Forum a tenu sa promesse autant pour l’Afrique, contient d’espoir, que pour la RDC, terre d’opportunités. Ces assises ont regroupé plus de 1.000 participants venus de 43 pays.

Parmi les panélistes qui ont défilé à la tribune, dont le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, le président du Ghane, John Dramani Mahama, le président de la BAD (Banque africaine de développement), Akinwumi Adesina, l’homme le plus riche d’Afrique, le Nigérian Aliko Dangote, l’on a également enregistré la présence remarquée de Moise Katumbi Chapwe, l’ex-gouverneur de l’ex-province du Katanga. Les témoignages rendus sur place à son endroit font honneur à la RDC. A Abidjan, les participants conviés à Africa CEO Forum ont, en écoutant Moise Katumbi, cru en l’avenir de la RDC.

Si l’Afrique donne la parole à Moïse Katumbi, c’est la preuve que l’homme est porteur d’une vision dans laquelle toute l’Afrique se retrouve. Aussi, pour la première tenue d’Africa CEO Forum en Afrique, les organisateurs ont voulu partager l’expérience d’homme d’Affaires et de leader d’hommes qu’incarne Moise Katumbi ; celui qui trône à la tête d’un de plus grands clubs de football africain, en l’occurrence le TP Mazembe. La présence de Katumbi à Abidjan n’est donc pas le fait d’un hasard. Ce n’était pas non plus un accident de l’histoire.

C’est plutôt la reconnaissance de la valeur d’un homme en qui l’Afrique voudrait s’inspirer. Le reportage rendu à cet effet par le journal en ligne Afrik.com (voir encadré) est bien éloquent. Il traduit la ferveur que suscite autant en Afrique qu’ailleurs Moïse Katumbi. « C’est son époque. Toute l’Afrique veut l’écouter pour s’inspirer de sa réussite. La RDC a de la chance d’avoir eu Moïse Katumbi, porteur d’une vision claire non seulement pour son pays mais aussi toute l’Afrique », pouvait-on lire dans les commentaires en lignes diffusés à l’issue du forum d’Abidjan.

Ecarter « la peur et le risque »

Homme d’affaire avisé, Moïse Katumbi pense que l’Afrique ferait mieux de s’inspirer du secteur privé dans son effort de développement. Aujourd’hui, plus qu’hier, l’Afrique doit s’inspirer d’elle-même en réinventant son propre modèle de développement. Dans l’ex-Katanga où il a été gouverneur pendant près d’une décennie, Moïse Katumbi a expérimenté le même modèle, couronné de succès durant tout son mandat.

Depuis son divorce avec le PPRD, le parti présidentiel, et son départ des commandes de ce qui était encore la plus riche province de la RDC, Moïse Katumbi tente partout il passe de vendre « sa » recette de développement ; celle, croit-il, que toute l’Afrique devait intérioriser pour un nouveau départ. « Il faut savoir faire la différence entre la peur et le risque », a-t-il dit du haut de la tribune d’Africa CEO Forum à Abidjan.

Que retenir de cette phrase ? Evidemment, on peut la retourner dans tous les sens. Sur ce point précis, Moïse Katumbi a su se distinguer avec le temps. L’on se rappelle à ce propos sa fameuse métaphore de « 3ème pénalty » qui a mis en débandade toute la Majorité présidentielle. Si bien que la peur et le risque dont parle Katumbi ne se limitent pas qu’au seul cadre des affaires. C’est l’incarnation du destin de tout un continent.

Sa déclaration peut donc être interprétée de plusieurs manières. Il y a notamment la peur de faire valoir ses droits, la peur d’affronter le danger, la peur de dire la vérité, etc. Le risque, c’est le virage démocratique qui suscite autant de peur dans les rangs de certains dirigeants africains. Pourtant, a semblé dire Moïse Katumbi depuis Abidjan, l’Afrique devra, pour son développement, se débarrasser de la peur qui la hante, en prenant en même temps le risque d’emprunter un autre schéma de développement. Autrement dit, quitter les entiers battus.

Un tel appel ne se limite pas au seul cadre d’une discussion d’affaires, comme ce fût le cas à Abidjan, c’est une interpellation au peuple africain en général, et congolais, en particulier – son pays d’origine – à se lever, à se prendre en charge pour se rendre maître de son destin.

Via Le Potentiel