Invité de marque de son homologue chinois Xi Jinping : le Président Joseph Kabila à Beijing

Un des rares Chefs d’Etat africains honorés par le Gouvernement chinois de participer aux cérémonies de célébration du 70ème anniversaire de la victoire militaire de l’armée chinoise sur l’armée japonaise les 2 et 3 septembre 2015, le Président Joseph Kabila est arrivé à Beijing le mardi 2 septembre à 9h45, heure locale, soit 2h45, heure de Kinshasa.

A l’instar de toutes les VIP entrant par l’aéroport international de la capitale de Chine pour la circonstance, il a été accueilli à sa descente d’avion par le Représentant du Gouvernement et ambassadeur d’honneur chinois Xie Xio Yan côté pays hôte et, côté RDC, par le ministre des Affaires étrangères et Coopération internationale Raymond Tshibanda ainsi que l’ambassadeur Jean-Charles Okoto. A Westin Hotel où il s’est installé, le Président de la République a été fortement ovationné par la communauté congolaise avec des messages genre « Le Congo est sert sera construit par les Congolais eux-mêmes », « Les étudiants congolais de Chine vous disent merci », « Nous sommes des Congolais consciencieux… », « Pour l’émergence et la modernisation du Congo, nous soutenons Joseph Kabila » ou « Botika tembe, Toyebani ».

Ainsi, 29 jours exactement après sa participation à l’inauguration du nouveau canal de Suez en réponse à l’invitation du Président Abdel Fattah Al Sisi, le Chef de l’Etat fait l’objet d’une sollicitude tout aussi remarquable, cette fois de la part des dirigeants et du peuple d’une Chine résolument tournés vers l’avenir, car conscients du prix payé pour relever le défi de la paix en communion avec les pays du golfe Chihli et environnants…

Il ressort des informations émanant des officiels chinois et  des médias devant couvrir l’événement qu’il est prévu un défilé militaire à Beijing et, un peu partout au pays 138 spectacles complétés par 10 longs métrages, 12 séries télévisées, 20 documentaires, 3 dessins animés et une centaine de livres historiques.

S’agissant particulièrement dudit défilé, 12.000 militaires ont été sélectionnés, et, en croire le vice-ministre du Département des Opérations de l’Etat-major général cité par l’agence Chine nouvelles, 50 formations appelés à se succéder Place Tian’An Men (ex-Place Rouge), comprenant notamment 2 formations des anciens soldats de l’époque,  11 formations de troupes à pied, 27 formations en équipements au sol et 10 formations du défilé aérien. « Soit un total de plus de 500 équipements au sol, et une centaine d’appareils volants », signale l’agence qui relève au passage que « Les unités viennent de l’armée de terre, la marine, l’armée de l’air, le 2nd corps d’artillerie, la gendarmerie ainsi que les unités rattachées directement aux 4 départements militaires généraux ». Il ajoute : « Parmi les équipements, 84% sont ceux qui apparaîtront pour la 1ère fois devant le public ».

Le défilé se déroule le 3 septembre sur Tian’An Men street, l’équivalent pékinois des Champs Elysées à Paris. Mais, auparavant, le Président chinois Xi Jinping prononce un discours.

La présence du Président Joseph Kabila Kabila aux cérémonies grandioses programmées à cet effet témoignent de l’excellence des relations diplomatiques et de la coopération entre la RDC et la Chine, relations renforcées par la convention sino-congolaise, en plus d’échanges commerciaux entre opérateurs économiques du secteur privé.

C’est dans ce contexte que s’explique la présence, en Chine, des personnalités comme les ministres des Finances Henri Yav Muland et des Mines Martin Kabelulu, le gouverneur de la Banque centrale du Congo Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, la responsable du Guichet unique de création des entreprises Wivine Mumba Matipa, le président du patronat congolais (Fec) Albert Yumba, le coordonnateur du Bureau en charge du contrat sino-congolais Moïse Ekanga etc.

Relations RDC-Chine, état des lieux

Preuve de l’intérêt croissant entre deux nations se cherchant des opportunités mutuelles bénéfiques dans divers secteurs, ces 25 dernières années, les investissements chinois ainsi que les exportations congolaises vers la Chine, ont augmenté à un rythme rapide et constant.

Selon un rapport du centre de recherche et d’information indépendant RAND Corporation (www.apo-mail.org/150902.pdf), la RDC ne correspond qu’à 2% des échanges économiques chinois avec l’Afrique.

Ces échanges ont connu une forte progression en 2008, quand les gouvernements des deux pays ont conclu un contrat de 6 milliards de dollars, sur des projets de développement d’infrastructures (routes, voies ferrées, construction d’hôpitaux, de centres de santé et d’universités) en échange de projets sino-congolais d’exploitation industrielle de mines.

Ces projets ont permis du transfert de connaissances « essentielles aux deux pays » et de développer de nouvelles opportunités d’investissements pour d’autres partenaires étrangers.

Dans ce partenariat innovant, des entreprises sino-congolaises ont aussi créé des milliers d’emplois, pour des congolais, et ont généré d’importantes recettes fiscales.

« Le travail abattu fait partie du souci du Président Kabila d’améliorer la vie des congolais et de notre politique de développement de l’emploi et de l’économie à travers le pays,” a déclaré M. Moïse Ekanga Lushyma, secrétaire exécutif du Bureau pour la coordination et le suivi du programme sino-congolais.

« Ces projets innovants renforcent la croissance mais aussi créent des opportunités pour d’autres investisseurs étrangers qui sont intéressés à capitaliser sur l’incroyable potentiel de la RDC. »

Relations RDC-Chine, en chiffres

Le développement des infrastructures

Entre 2008 et 2014, la Chine a investi dans dix projets d’infrastructures en RDC (routes, hôpitaux, etc…)

Les dépenses totales sur ces projets en cours d’exécution sont d’environ 459.764.000 USD.

En 2015, les projets prévus comprennent le développement d’espaces publics, de routes, de projets solaires et plus. Les dépenses totales pour ces projets prévus pour 2015 sont de 250.000.000 USD.

Volume croissant des exportations

Parmi les exemples les plus illustratifs de ce que l’amélioration des relations économiques entre la RDC et la Chine apporte, est le volume croissant des exportations de la RDC.

De déficitaire en 1991, 68,34 millions USD (63,24 de Chine vers RDC et 5,08 millions de RDC vers la Chine), la balance commerciale congolaise est devenue excédentaire à partir de 2003.

Sur un total de 51,710 millions USD, il y avait 25,420 millions USD de la Chine vers la RDC, et USD 26,300 millions des importations de RDC vers la Chine.

Ces chiffres ont considérablement évolué en 2014 et sont estimés à 4,185 milliards USD (1,362 milliard USD de la Chine vers la RDC contre 2,823 milliards USD de la RDC vers la Chine).

Les projets miniers sino-congolais

Fin 2014, un total de 14 projets miniers étaient en cours d’exécution. Gros

générateurs d’emplois en local (RDC et régional), ils ont permis au renforcement en capacités et en expertise mais ont aussi au développement du pays, (routes et infrastructures) et économique.

L’investissement total pour le projet minier est de 3,72 milliards USD dont 320 millions USD pour la réalisation d’une centrale hydroélectrique. projets miniers sino-congolais. En 2014, le montant de cet investissement s’élevait à 1,037 milliards USD.

1,5 milliards USD ont déjà été investis dans la société SICOMINES (Kolwezi/Lualaba). Le volet minier du partenariat gagnant-gagnant emploie 12536 employés. 88,21% du personnel est congolais, 11057 congolais et 1479 est chinois (11,79%).