Plusieurs camions transportant du ciment importé en provenance de l’Ouganda sont bloqués depuis 40 jours aux postes frontaliers entre la RDC et l’Ouganda dans le territoire de Mahagi. D’après le président de la fédération des entreprises du Congo (FEC) en Ituri en séjour à Mahagi, cette situation est consécutive à la décision du ministre national de l’économie prise le 17 août dernier de conditionner l’importation du ciment gris en RDC par la détention d’un contrat-programme signé entre l’opérateur économique intéressé par l’activité et le ministère de l’Economie nationale. Un contrat que n’a signé aucun importateur du ciment opérant en Ituri.
Pour Constant Bubu, président de la FEC Ituri, cette mesure du gouvernement central doit être revue car elle étouffe à la fois les activités des importateurs du ciment en Ituri et les opérateurs du secteur immobilier sur place.
« Nous sommes en difficulté, cette situation bloque le travail. Parce que si au départ tu avais fait des prévisions au prix de 16 USD le sac, maintenant il faut revoir à 17 ou 18 USD. Ça nous bloque. Cet arrêté n’est pas salutaire pour nous. Il faut revoir cette décision», a martelé Constant Bubu avant de recommander au gouvernement de prendre en compte certains facteurs notamment le coût de transport qu’impose la distance Kinshasa-Ituri dans la régulation du marché du ciment en RDC.
De son côté, le ministre de l’économie Modeste Bahati justifie cette mesure par le souci d’assurer entre autres la traçabilité des ciments importés. A en croire le ministre, beaucoup d’opérateurs importent depuis quelque temps du ciment au nom du programme « cinq chantiers » du gouvernement pour bénéficier des exonérations qu’ils ne méritent pas.
Entretemps, sur le marché en Ituri, le stock de ciment s’amenuise dans les dépôts faute de provision, ont indiqué des sources locales.