L’organisation congolaise de défense de la presse « Journaliste en danger », JED, a appelé lundi 4 juillet à la libération du journaliste burundais Egide Mwemero, détenu « sans jugement » depuis plus de huit mois en République démocratique du Congo (RDC). JED demande, dans un communiqué, « la libération sans conditions » d’Égide Mwemero, estimant que sa « détention ne repose sur aucun fait précis ».
Selon José-Maria Aranaz, chef du Bureau conjoint de l’ONU pour les droits de l’Homme en RDC, M. Mwemero a été « formellement inculpé » après de longs mois « sans être mis à la disposition de la justice ». « Nous suivons de près » cette affaire, a ajouté M. Aranaz.
JED affirme que les faits reprochés à M. Mwemero varient selon les services de sécurité par les mains desquels il est passé, allant de « l’espionnage militaire » au profit du Rwanda à « l’incitation militaire » en passant par « la participation à un mouvement insurrectionnel ».
Selon la Constitution congolaise, la garde à vue ne doit pas dépasser 48 heures.
M. Mwemero avait été arrêté le 13 octobre au Sud-Kivu, province de l’est de la RDC frontalière du Burundi et du Rwanda, quelques jours après le lancement d’une émission quotidienne consacrée au Burundi en kirundi (langue du Burundi parlée également au Sud-Kivu) sur une radio communautaire locale.
Les autorités provinciales avaient justifié son arrestation par des « raisons sécuritaires », accusant la radio de propager « des propos [menaçant] sérieusement la paix au Burundi ».
Le journaliste burundais avait été transféré à Kinshasa début novembre.
Avant de fuir son pays, M. Mwemero travaillait à la RPA, la radio la plus écoutée du Burundi, accusée par le pouvoir d’être une radio d’opposition.
Le Burundi est plongé dans une grave crise ayant fait plus de 500 morts dans des violences depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature pour un troisième mandat, trois mois avant sa réélection.
Via RO