Du routier à l’aérien en passant par le fluvial et le ferroviaire, Joseph Kabila a bouclé la boucle, en réalisant la multi et l’inter modalité du système de transport congolais, désormais compatible avec les dimensions et les ambitions de ce grand et beau pays qu’est la Rdc.Le Président de la République Joseph Kabila a coupé le ruban symbolique, ce vendredi 10 octobre 2015, à l’aéroport international de N’djili, marquant le démarrage effectif des activités de la nouvelle compagnie aérienne Congo Airways. C’était en présence de plusieurs personnalités officielles du pays, dont le Premier ministre Matata Ponyo et l’ensemble de son gouvernement.
La population kinoise n’a pas été en reste. Elle a pris d’assaut les installations de ces infrastructures aéroportuaires modernisées, pour vivre de visu, ce qui n’était qu’un rêve hier et réalité aujourd’hui.
Dans son mot de circonstance, le directeur de Congo Airways, M. Claude Kirongozi, a adressé ses remerciements à toutes les autorités du pays qui ont pris l’heureuse initiative de porter cette nouvelle compagnie aérienne sur les fonts baptismaux. A tout seigneur tout honneur, il a commencé par citer le Président de la République Joseph Kabila Kabange ainsi que le gouvernement national conduit par le Premier ministre Matata Ponyo Mapon.
Il n’a pas oublié toute l’équipe de Congo Airways avec qui ils ont travaillé nuit et jour, pour que ce projet soit une réalité.
Certes une étape importante vient d’être franchie, a lâché Kirongozi, mais le plus dur reste à faire, celle de faire décoller Congo Airways et bien le maintenir dans les airs.
Pour cela, à l’en croire, il faudra que tout le personnel de la compagnie retrousse les manches et redouble d’efforts pour atteindre les objectifs que le gouvernement central lui a assignés.
Il a salué les différentes expertises qui accompagnent Congo Airways depuis le début de cette aventure exaltante.
Un événement historique !
C’est un événement historique à trois titre, à laissé entendre le ministre Justin Kalumba Mwana Ngongo. Historique d’abord parce qu’il scelle les retrouvailles après près de 25 ans entre l’espace aérien congolais et deux aéronefs magnifiques aux couleurs nationales, appartenant à cette nouvelle compagnie aérienne. Il s’agit, a-t-il poursuivi, de la consécration de la rupture entre un passé sombre et l’avenir d’un présent porteur d’espoir pour un avenir reluisant du transport en commun en Rdc. Historique ensuite, a dit le ministre des Transcom, parce que l’acquisition de ces deux aéronefs, comme la création de Congo Airways elle-même, ont été financés à cent pourcent par les ressources nationales, émanant tant de l’Etat que d’autres institutions nationales. Historique encore a déclaré Kalumba, parce que ces deux avions sont dédiés aux deux héros congolais, à savoir, Patrice Emery Lumumba et Laurent Désiré Kabila.
Le ministre des Transcom s’est dit satisfait par le fait que le Chef de l’Etat a eu à décréter le secteur de transport comme étant une priorité absolue du quinquennat, avec comme objectif ultime la multi et l’inter modalité des moyens de transport sur l’ensemble du territoire national. C’est dans cette perspective et à travers le vent de la révolution de la modernité judicieusement initiée par le chef de l’Etat, qu’il a été amorcé une véritable refondation méthodique de notre système de transport, a-t-il indiqué. A titre illustratif, il a cité la modernisation des infrastructures routières, la création de Transco, le lancement du programme « Esprit de vie ». Il en est de même du secteur fluvial, a noté le ministre, qui a été impacté favorablement avec la réhabilitation du convoi Kokolo, lequel sera suivi avant fin 2015, du lancement du convoi Gungu et de la construction d’un nouveau bateau Sendwe ainsi que la mise en route d’un programme de renouvellement de la flotte fluviale sur le modèle « Esprit de vie ».
Ce vent de la modernité qui souffle en rafale et de manière multidirectionnelle s’est aussi abattu sur le secteur ferroviaire avec l’acquisition de trente et huit locomotives neuves pour le compte de la Sncc, la reprise de train sur l’axe Kinshasa-Matadi avant de culminer le début de l’année 2016, avec la restauration des chemins de fer des Uélé.
Il n’a pas oublié de faire allusion à la modernisation des infrastructures aéroportuaires qui a débouché notamment sur la livraison d’une aérogare modulaire, de la tour de contrôle de l’aéroport international de N’djili, de la piste de l’aéroport de Lubumbashi et la piste réfectionnée de Goma.
La construction du port en eau profonde de Banana et le réarmement des Lignes maritimes congolaises se feront en 2016, foi du ministre des Transcom Justin Kalumba.
Signalons que la compagnie Air France KLM n’a pas été oublié. Il a reçu les encouragements du gouvernement par le biais du ministre des Transcom, pour son accompagnement technique dans la matérialisation du projet Congo Airways.
La situation préoccupante de l’aéronautique civile en Rdc et la faillite de facto de l’ancienne compagnie nationale Lignes aériennes congolaises (Lac) ont motivé le gouvernement à créer Congo Airways, a rappelé le ministre.
Quid de la viabilité de Congo Airways ?
Le gouvernement de la République, tirant les leçons des échecs précédent dans l’aéronautique en Rdc, a tenu à prendre des précautions rigoureuses et remplir des conditions minimales de viabilité avant de lancer cette nouvelle compagnie.
Toutes les anciennes compagnies aériennes nationales, Air Congo, Air Zaïre et Lac qui ont fini par la faillite, avaient toutes un dénominateur commun. Leur capital social était à cent pour cent public. Or, il est de notoriété que tous les Etas du monde sont des mauvais gestionnaires des entreprises. Voila pourquoi, toutes les grandes compagnies aériennes nationales du monde connaissent à ce jour, le désengagement de leurs Etats respectifs qui sont en train de baisser de manière significative leurs investissements au profit des privés.
Pour ce faire, le capital de Congo Airways sera ouvert à moyen terme aux investissements privés, selon la clé de répartition qui sera communiquée en temps opportun, ainsi en a décidé le gouvernement Matata Ponyo.
Outre cette ouverture du capital social de Congo Airways aux privés, une innovation de taille a consisté à réserver, comme de coutume, actuellement dans tous les grands groupes, cinq pourcents de parts sociales aux salariés de cette nouvelle compagnie aérienne, de manière à les responsabiliser davantage face à l’avenir
Vers la création d’une académie de l’aéronautique civile
La nouvelle compagnie, ses actionnaires et ses partenaires ayant besoin d’un environnement aéronautique assez sécurisé, le gouvernement avait d’ores et déjà entrepris, sous l’impulsion du Chef de l’Etat, des grands ouvrages de modernisation des infrastructures aéroportuaires.
Par ailleurs, la création d’emploi à forte valeur ajoutée étant un des objectifs de ce projet, le gouvernement projette la création prochaine d’une académie aéronautique qui sera rattachée à une institution universitaire congolaise, dans le but de qualifier les jeunes congolais dans ce domaine crucial de la vie nationale conformément aux instructions du Président de la République.
Deux aéronefs pour une grande compagnie !
« Celui qui déplace une montagne commence d’abord par déplacer des petites pierres ». Le ministre a rappelé cette sagesse à l’assistance, pour dire que la plus part des compagnies d’aviation naissantes, commencent toujours par moins de cinq avions, à l’exception de celles qui naissent par rachat ou de la fusion des compagnies existantes.
Tel fut le cas d’Ethiopian Airways en 1945 qui était financé par les Américains et qui à ces jours dispose de 70 aéronefs et Turkish Airlines avec ses 248 appareils, alors que les deux ont commencé avec deux aéronefs chacune.
Ce qui est important, a expliqué Justin Kalumba, ce n’est pas le nombre d’avion, mais plutôt la croissance programmée dans cette nouvelle compagnie grâce à une gestion saine et orthodoxe de manière à intensifier rapidement sa flotte.
Dès le début 2016, Congo Airways va acquérir deux autres aéronefs aussi récents que perfectionnés, dont un Airbus et un bombardier Q400. Par la suite, deux autres aéronefs seront acquis toujours en 2016, pour porter le total des appareils au nombre de six, le ministre l’a dit.
Les lignes à desservir !
Tous les coins et recoins de la République seront desservis progressivement avec Congo Airways a indiqué le ministre, ce selon le programme de réhabilitation des infrastructures aéroportuaires nationales.
A court et moyens termes, les deux Airbus A 320 iront, en domestique, à N’djili à Kinshasa, Luano (Lubumbahi), Bangboka (Kisangani), Goma, Kisangani, Mbuji-Mayi, Kananga, Bukavu, Kindu, Kalemie, Gemena, Isiro, Bunia, Kolwezi et Mbandaka.
En régional, Johannesburg, Luanda et Douala (Cameroun).
En international, Les Emirats Arabes unis et Guangzhou (Chine).
A long terme, Congo Airways ambitionne de desservir l’Europe occidentale et l’Amérique.
De l’accessibilité des Congolais à la flotte de Congo Airways !
Si le Chef de l’Etat s’est investi personnellement dans ce projet, en lui assurant un pilotage exceptionnel, c’est avant tout, parce qu’il tient absolument à l’éclosion d’une classe moyenne congolaise, à travers la démocratisation du transport aérien en Rdc.
C’est pourquoi, Justin Kalumba invite Congo Airways à la pratique des tarifs démocratiques, de manière à ce que le voyage par avion ne soit plus considéré comme un luxe, pais qu’il soit accessible à tout Congolais ayant besoin de se déplacer d’un lieu à un autre.
Il sied de signaler ici que l’Airbus A320 dénommé Mzee Laurent Désiré Kabila, parti de Kinshasa, est allé à Goma, via Kisangani, tandis que l’autre aéronef baptisé Patrice Emery Lumumba a effectué la liaison Kinshasa-Mbuji-Mayi-Lubumbashi.
Via MMC