Avis ou rappel à tous ceux qui, par anti-kabilisme -parfois primaire- par oubli feint ou réel ou même par ignorance, intentent un procès en ingérence dans la marche de la Res publica : Joseph Kabila est tout, sauf un has been. Il a, certes, remis les clés du Palais de la Nation, de la Cité de l’Union africaine… à son successeur. Il jouit, depuis, du statut d’ancien Président de la république élu.
Avec, comme cerise sur le gâteau, le titre de sénateur à vie. De ce point de vue, il réunit donc toutes les conditions d’un retraité. Pas si vite. Le prédécesseur de Félix-Antoine Tshisekedi n’était pas que chef de l’Etat. Joseph Kabila portait et continue de porter d’autres casquettes qui lui permettent de s’effacer sans vraiment s’effacer. Et ce, avec la bénédiction de la Constitution. La même que les opposants d’hier, ceux d’aujourd’hui ainsi que les activistes de la Société récitent matin, midi et soir !
Le Raïs honoraire est, en effet, président du parti phare du plus grand regroupement de la…nouvelle majorité parlementaire. Bien plus, il est l’initiateur et l’autorité morale de la principale plateforme de la coalition au pouvoir… après son pouvoir ! Joseph Kabila est donc, en clair, le patron de la Majorité parlementaire.
En régime semi-présidentiel, cela signifie que c’est lui le principal pourvoyeur du Gouvernement. La Loi fondamentale en bandoulière, il peut même se proposer comme… Premier ministre! Ce qui serait parfaitement constitutionnel.
Moralité, lorsque Joseph Kabila arpente le mont Ngaliema pour rencontrer le Président de la république, il ne le fait pas tant comme ancien Président. Ou quand l’actuel chef de l’Etat descend à Kingakati, il n’y va pas juste pour voir son prédécesseur.
Au nom d’un échange de bons procédés. C’est essentiellement en sa qualité de chef de la majorité parlementaire-toutes chambres confondues – que le sortant devise avec l’entrant.En un mot comme en mille, si le quatrième Président de la RDC est encore à la manœuvre, ce n’est pas formellement par velléités de résistance, mais par cohérence institutionnelle.
Alors, ne pas considérer JKK comme sa tasse de thé est concevable et même normal en démocratie. Mais, décréter la retraite politique – si pas plus- du Raïs sortant est constitutionnellement inapproprié.h