Journées «ville morte» en RDCongo: restriction sur les réseaux sociaux

Les opérateurs de téléphonie en République démocratique du Congo ont été priés par les autorités de «prendre des mesures préventives face à l’usage abusif des réseaux sociaux», selon une lettre parvenue à l’AFP mardi, première des deux journées «ville morte» organisées par l’opposition.

«En vue de prévenir les échanges abusifs des images via les réseaux sociaux entre abonnés à votre réseau, je vous prie de prendre dès réception de la présente les mesures techniques préventives susceptibles de réduire au strict minimum la capacité de transmission des images», écrit l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC) dans un courrier adressé lundi au directeur général d’Orange à Kinshasa.

La lettre, authentifiée par l’AFP auprès de l’ARPTC, énumère 18 réseaux sociaux concernés dont Facebook, Whatsapp, Twitter, Google+, le réseau professionnel LinkedIn, le site de rencontres Badoo…

«Vous recevrez, par la même voie, instruction de revenir à la normale dès que possible», conclut le courrier.

La lettre a été rédigée à la veille des deux journées «ville morte» mardi et mercredi organisées à l’appel de l’opposition qui demande la publication d’un calendrier électoral et le départ du président Joseph Kabila.

Mardi matin, l’activité tournait au ralenti dans la capitale Kinshasa (10 millions d’habitants). Les bus des transports publics étaient vides alors qu’ils sont bondés à pareille heure en temps ordinaires, selon un journaliste de l’AFP.

La plupart des boutiques étaient fermées dans le quartier commercial de la commune de Limete, de même que les banques, selon cette même source.

Lundi, des violences ont fait au moins douze morts par «balles perdues» à Kinshasa, d’après la police qui a accusé un mouvement politico-religieux hostile au président Joseph Kabila.

Au pouvoir depuis 2001, le président Kabila doit selon l’actuelle Constitution quitter le pouvoir après la fin de son deuxième mandat qui a pris fin le 19 décembre 2016.

Des élections devaient avoir lieu d’ici fin 2017, d’après un accord pouvoir-opposition. Elles seront sans doute retardées en raison des violences dans la région du Kasaï, selon les autorités.

AFP