Kin-Bopeto, une « opération trompe l’œil » vouée à une improbabilité ?

Kin-Bopeto

La grande opération d’assainissement et de nettoyage dénommée KIN-BOPETO (Kinshasa Propreté en lingala) lancée à coup d’une vaste publicité par l’autorité urbaine de la ville-province et capitale Kinshasa semble tourner en trompe l’œil et chemine vers une improbabilité certaine.

Et pour cause, l’inefficacité du gouvernement provincial de Kinshasa avec son gouverneur Gentiny Ngobila Mbaka dans l’évacuation des immondices accumulées. Ce programme de cinq ans qui aurait dû impliquer tous les habitants tourne au cauchemar à cause d’une population kinoise aux mauvaises habitudes comportementales comme dans le reste du pays.

Par-ci par-là, l’on constate la réapparition des dépôts sauvages des déchets, y compris à côté des barils en tonneaux installés pour la cause sans qu’aucune sanction ne soit prise à l’encontre des contrevenants.

Avec un budget évalué à près de 400 millions de dollars (soit environ 363 million d’euros), les habitants de Kinshasa étaient appelés à participer chaque dernier samedi du mois à des travaux d’intérêt communautaire ; sous forme d’un « Salongo » d’autrefois à l’époque du Zaïre de Mobutu.

Les quartiers les plus salubres de la ville étaient censés être récompensés au travers d’un montant distribué en espèces mais consigné pour aider à financer un projet choisi par le quartier comme l’expliquait Germain Mpundu, Coordonnateur du programme Kin-Bopeto.

Quatre mois plus tard, à l’incapacité de l’Hôtel de Ville au travers de son gouvernement provincial dans l’évacuation des immondices, s’ajoute l’indiscipline de la population en général qui jette n’importe où ses déchets sans te noir compte des endroits appropriés.

Mais aussi ce manque d’un mécanisme de suivi  de la part des responsables du projet au risque de décrédibiliser l’engagement et l’implication personnels du chef de l’Etat dans ce programme d’intérêt général.

« Ce que l’on craint davantage est qu’aujourd’hui cet argent du contribuable ne soit de nouveau détourné par certains politiques cupides et maffieux au travers de certains ONG choisi et appartenant à des amis ou des proches alors que le nouveau chef de l’Etat s’est engagé dans une rupture totale pour un changement de mentalité en luttant contre la corruption et les détournements des deniers publics » explique un proche de Ngobila.

Ce que semble dénoncer ce politique demeure cette « manière camouflée » d’attribution des marchés publics sans aucuns appels d’offres qui ressemble à s’y méprendre à de la corruption et au détournement des fonds publics au travers des « rétro-commissions » dont les scandales éclaboussent certains proches de la présidence actuelle depuis neuf mois.

Pour illustrer son doute et son propos, ce cadre du PPRD qui a requis l’anonymat cite l’exemple de l’ancien  gouverneur de l’époque André Kimbuta Yango, membre du même parti à la tête de la ville : « C’est fut  le  fils Éric Kimbuta aujourd’hui député national à la place de son père qui gérait le programme immondices à l’Hôtel de ville pour un budget de près de 20.000 dollars américains chaque mois. L’on se rappellera toujours ces montagnes d’immondices à travers la ville et ces rivières de plastiques après chaque pluie diluvienne dans la capitale, ce après le départ de l’Union Européenne du projet assainissement ».

Avec près de 9 000 tonnes de déchets par jour, la ville-capitale et province Kinshasa se trouve dans le peloton de tête des générateurs d’immondices à travers le pays et son projet coûterait à peu près 20 % de son budget annuel de fonctionnement selon les initiateurs.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
afriwave / MCP

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