Kinshasa: Tensions au lendemain de l’échec des négociations politiques

Une vive tension était perceptible mardi à Kinshasa, au lendemain de l’échec

Une vive tension était perceptible mardi à Kinshasa, au lendemain de l’échec des négociations sur l’arrangement particulier de l’accord politique signé par le pouvoir et l’opposition le 31 décembre 2016 grâce aux bons offices des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Les écoles et les universités n’ont pas fonctionné mercredi dans la capitale congolaise où les marchés et les commerces n’ont pas ouvert tandis que le transport en commun était fortement perturbé, a constaté APA.

La police nationale congolaise a cependant rassuré que la situation est calme ce mardi 28 mars 2017 dans la ville de Kinshasa tout en évoquant néanmoins quelques troubles dans certains coins provoqués par des « badauds ».

Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a également cherché à dédramatiser cette tension dans divers quartiers de la capitale en déclarant que « ce qui se passe, ce sont des agitations inutiles ».

Cette tension à Kinshasa est survenue au lendemain de l’échec, lundi 27 mars, des discussions sur l’arrangement particulier autour de la CENCO.

Les évêques catholiques de la RDC qui assuraient depuis décembre 2016 la médiation entre le pouvoir et l’opposition pour définir les modalités de la cogestion du pays pendant la transition ont en effet annoncé lundi 27 mars la fin de leur mission sans être parvenu à concilier les deux parties.

Aucun compromis n’a été trouvé sur le mode de désignation du premier ministre qui doit être issu de l’opposition comme le prévoit l’accord signé le 31 décembre dernier entre la majorité et l’opposition.

Pas non plus d’accord sur la désignation du président du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA), poste autrefois attribué au leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles début février.

S’agissant de la mode de désignation du premier ministre, la majorité présidentielle exige du Rassemblement (opposition) une liste de trois noms à présenter au président de la République tandis que l’opposition, elle, n’entend présenter qu’un seul candidat.

Quant à la présidence du CNSA, la candidature de Pierre Lumbi (ancien conseiller spécial du président Kabila) présentée comme successeur d’Etienne Tshisekedi ne rencontre pas l’assentiment de la majorité qui exige une personnalité consensuelle.

Apres le décès d’Etienne Tshisekedi, la famille politique de Joseph Kabila fait désormais valoir que le poste de président du CNSA n’est pas une exclusivité du Rassemblement.

Les opposants Vital Kamerhe de l’UNC et Eve Bazaiba du MLC ont déjà manifesté leurs ambitions de l’occuper.

Les évêques ont tout de même noté des avancées majeures obtenues au cours de ces négociations notamment en ce qui concerne la taille du futur gouvernement de la transition avec 54 membres, la mission de ses animateurs, le profil du premier ministre et des ministres, ainsi que la mise en place d’un chronogramme de la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016.

Après leur constat d’échec lundi, les évêques membres de la CENCO devaient être reçus mardi après-midi par le président de la République à qui ils devaient faire rapport de l’évolution de la situation.