L’interview accordée à RFI, le 04 février 2015 dernier, par Mgr Fridolin Ombongo, président de la Commission justice et paix de la CENCO, lui a valu une volée de bois vert de la part de ses coreligionnaires qui n’ont pas approuvé ses propos insipides.
Le premier à lui administrer une vive remontrance, c’est l’évêque de Tshumbe, Mgr Nicholas Djomo. En effet, ce dernier lui a adressé un message de désapprobation dans lequel, il lui rappelle que dans les us et coutumes de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo), les évêques s’interdisent de mettre à la place publique le contenu des entretiens avec un Chef de l’Etat.
Ceci d’autant plus que, lors de leur dernière rencontre avec le Président Joseph Kabila, après les journées folles enregistrées dans la ville de Kinshasa et d’autres villes du pays pour barrer la route à la modification de la loi électorale perçue comme une tentative de la majorité de vouloir prolonger le mandat du Chef de l’Etat, celui-ci les avait accueillis avec des dispositions tout à fait particulières et confiantes.
Pour la CENCO, cette attitude du Chef de l’Etat à leur égard est une preuve de sa volonté d’entretenir de bons rapports avec le clergé catholique. Par conséquent, la sortie médiatique de Mgr Ombongo n’est pas de nature à approfondir le climat de confiance et de fraternité qui existe déjà entre le père de la nation congolaise avec la CENCO.
Mgr Nicholas Djomo a également reproché au président de la Commission justice et paix d’avoir développé au cours de cette interview des sujets qui n’étaient pas inscrits à l’ordre du jour de leur rencontre avec le Chef de l’Etat. Mgr Ombongo est sorti délibérément de cet ordre du jour. Cependant, lui fait-on observé, en liant ces questions avec l’entretien qu’ils ont eu avec le Président Joseph Kabila, cela déforme tout à fait l’objectif de leur démarche.
L’évêque de Tshumbe a rappelé au frondeur que selon les statuts, seuls le président et le secrétaire général de la CENCO sont habilités à parler du contenu d’une rencontre avec le Chef de l’Etat. Il n’y a que ses deux qui peuvent engager la CENCO sur cette question.
Des excuses de la Cenco au Président Kabila
Conscient de l’incartade de Mgr Ombongo, Mgr Nicholas Djomo a tenu à présenter respectueusement ses excuses au Chef de l’Etat Joseph Kabila pour cette interview qui n’est pas conforme à la manière de faire de la présidence de la CENCO.
C’est ici le lieu de se demander à quel titre Mgr Fridolin Ombango s’est exprimé sur les antennes de RFI sur des matières dont il n’a pas qualité n’étant, ni président de la Cenco, ni secrétaire général, encore moins porte-parole de cette structure ecclésiale.
Au regard de la bastonnade lui infligée par ses pairs de la CENCO, on peut affirmer que les déclarations faites par Mgr Ombongo n’engage que sa propre personne.
Faut-il lui rappeler cet adage bien que millénaire mais qui est resté d’actualité : « A chacun son métier, les vaches seront mieux gardées ».
Pour rappel, Mgr Fridolin Ombongo avait fait part, lors de cette interview à RFI, de l’inquiétude de la CENCO d’être sortie de cette audience avec le Chef de l’Etat sans être fixé sur son intention de se présenter ou pas à la présidentielle de 2016. De même, selon lui, la CENCO était inquiète sur le silence de la CENI au sujet de la publication du calendrier global des élections.
La démarche de Mgr Fridolin Ombongo n’est autre qu’une usurpation des fonctions visant à discréditer l’autorité légalement établie.
Des observateurs de la scène politique congolaise se demandent pourquoi ne peut-il pas troquer sa soutane entre l’habit d’un politicien pour bien s’exprimer sur la scène politique. En quelle qualité, il voulait tirer le ver du nez du Chef de l’Etat dont le mandat est en cours ? Il y a anguille sous roche.
Via MMC