Le lancement des travaux de la construction du barrage d’Inga initialement prévu par la Banque mondiale pour mars 2014, puis reculée à la fin 2016, vient d’être repoussé vers 2017. Les raisons de tous ce reports s’expliqueraient par des questions d’ordre technique et institutionnel.
Les travaux de construction du nouveau barrage hydroélectrique d’Inga ne sauront pas commencer alors qu’ils étaient prévus par la Banque mondiale en mars 2014 puis vers la fin 2016. Aujourd’hui, on mise sur 2017. Un nouveau retard dans un projet en gestation depuis plus de dix ans. Il se poserait encore certaines, questions d’ordre technique et institutionnel. Pour la Banque Mondiale, il y a des questions techniques qui doivent être résolues. Il y a aussi des questions d’ordre réglementaire telle que la loi sur Inga qui doit être soumise au Parlement a-t-on fait savoir avant d’ajouter: « Nous espérons que le dossier d’appel d’offres sera lancé très bientôt ».
Selon le directeur des opérations de cette institution financière en RDC, Ahmadou Moustapha Ndiaye, la Banque mondiale se tient prête à entrer dans la nouvelle phase d’investissement dès que ces difficultés seront surmontées en précisant que les discussions sur ce point pourraient commencer au deuxième semestre. « Normalement, le démarrage des travaux pourrait être en 2017 », a déclaré le directeur des opérations de la Banque mondiale en RDC avant d’ajouter que la date doit cependant être prise « avec beaucoup de précaution parce qu’il y a encore énormément de questions techniques dont l’organisation a débloqué 73 millions de dollars en 2014 pour soutenir la construction de cette extension.
La Banque, a rappelé M. Ndiaye, fournit actuellement une « assistance technique pour appuyer le gouvernement dans les études techniques de faisabilité » du projet, auquel est également associée la Banque africaine de développement. « Au cours des derniers mois il y avait quelque retard dans l’état d’avancement de ce projet, mais depuis le mois de janvier il y a des décisions qui ont été prises par le gouvernement pour renforcer la gouvernance », a-t-il ajouté, « il y a une nouvelle dynamique qui s’est créée, ce qui nous rend un peu plus optimistes ». La Banque, a rappelé M. Ndiaye, fournit actuellement une « assistance technique pour appuyer le gouvernement dans les études techniques de faisabilité » du projet, auquel est également associée la Banque africaine de développement.
Le projet a été ressuscité en 2013 par la promesse faite par l’Afrique du Sud d’acheter plus de la moitié de la production du futur barrage (2.500 MW), ce qui rend l’entreprise viable sur le plan financier. Sur ce que laisseront les Sud-Africains, Kinshasa prévoit que quelque 1.300 MW seront destinés aux industries minières du Katanga (sud-est de la RDC), dont le développement est limité par le manque d’énergie disponible.
Le reste de la production du barrage serait dévolu à la population congolaise, dont 9% seulement dispose aujourd’hui d’un accès a l’électricité, selon des chiffres officiels.
Inga III est d’abord conçu comme une source de recettes pour le budget national, censées financer des programmes de développement. Pour améliorer l’accès de la population à l’électricité, l’Etat construit, rénove ou agrandit actuellement plusieurs centrales hydroélectriques de petite ou moyenne capacité en divers endroits du pays. Le coût total d’Inga III (à partager entre le secteur public et le secteur privé) est évalué à environ 12 milliards de dollars (8,5 milliards pour la construction, plus les frais financiers).
Selon la Banque mondiale, le potentiel hydroélectrique de la RDC est estimé à 100 gigawatts, ce qui place le pays à la troisième place au monde derrière la Chine et la Russie, mais 2,5% seulement de cette capacité a été développé à ce jour. Selon les plans du gouvernement congolais, Inga III -extension des deux premières centrales électriques construites sur le site des chutes d’Inga, sur le fleuve Congo, à environ 250 km au sudouest de Kinshasa – doit permettre à la RDC de produire 4.800 MW supplémentaires, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires de troisième génération.