La MONUSCO sur le pied de guerre !

Michael Sharp et Zaida Catalán enquêtaient vraisemblablement sur des affrontements

Le ton est martial à l’Etat-major de la force onusienne depuis l’attaque qui a coûté la vie à deux soldats de la paix tanzaniens et en a blessé une dizaine d’autres, mardi 6 mai, à Beni. Visage fermé, le général Santos, qui commande la Brigade d’Intervention de la Monusco, a promis d’éliminer les auteurs de l’embuscade mortelle contre ses hommes. Il a, immédiatement, reçu le soutien de la première puissance mondiale, les USA, dont l’Ambassadeur à Kinshasa a condamné dans les termes les plus fermes l’attaque à l’arme lourde contre le personnel onusien.

Tous les moyens technologiques et militaires à la disposition de la Monusco seront utilisés pour réduire les auteurs de l’attaque et les complices, prévient le général onusien.

Qui est à blâmer ?

L’identité des assaillants n’est, certes, pas connue avec précision. Mais, les premières enquêtes de la Monusco désignent les rebelles ougandais du groupe ADF. La force onusienne n’écarte pas la piste d’une complicité. Aussi, le commandant second de la Monusco, le général Jean Baillaud, a mis en garde tous les chefs de guerre et autres en collusion avec l’ADF, groupe criminel responsable de plusieurs crimes. Un jour ou l’autre, ils répondront de leur collaboration active ou passive devant la justice.

Les réserves de Paluku

Le Gouverneur de la Province du Nord-Kivu, Julien Paluku, estime qu’il est prématuré de désigner les assaillants. Le mode opératoire le pousse à émettre des réserves. L’attaque contre le personnel onusien a eu lieu à l’arme lourde. Or, les ADF ont l’habitude de recourir à la machette contre la population civile. Julien Paluku pointe le Rwanda. En effet, il a dernièrement dénoncé une incursion de l’armée rwandaise sur le sol congolais. Le Gouverneur du Nord-Kivu n’a pas été pris au sérieux. Personne n’a bougé lors que la société civile a sonné l’alarme à la suite des incursions des éléments non autrement identifiés aux environs de Beni.

Une collaboration FARDC- Monusco

En attendant de voir la forme que va avoir la riposte de la Monusco, on se demande si une victoire sur les forces négatives est possible sans une étroite collaboration entre la force de l’ONU et les FARDC. Martin Kobler, patron de la Monusco, le souhaite vivement. Parce que la menace ne concerne pas que les casques-bleus. Kobler constate que les criminels attaquent sans distinction les FARDC, la population civile et les soldats de la paix. L’heure est donc venue pour rétablir, reprendre la pleine coopération avec les FARDC, dit le patron de la Monusco. Cette attaque surgit alors que le débat reste très engagé sur la présence onusienne en RDC. Une présence que l’on juge soit encombrante, soit utile, selon que l’on se trouve dans tel ou tel autre camp. Il se peut que la Monusco soit davantage renforcée. Il y a quelques années, après une attaque mortelle contre les casques-bleus en Ituri par des groupes armés, l’Union Européenne avait mis sur pied l’opération «Artémis» qui a permis d’anéantir les miliciens qui semaient la terreur dans cette partie du territoire.

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