La RDC officiellement en défaut de paiement sur une échéance de son Eurobond

a Banque centrale du Congo (BCC) invite les changeurs de monnaies regroupés au sein de la Confédération de cambistes de la RDC (Cocam) à encadrer leurs homologues de la rue communé-ment appelés « cambistes manuels ».
Cela tombe très mal pour Kinshassa! En pleines discussions avec le FMI pour obtenir de nouveaux programmes de financement, la RDC « rate » le paiement d’une échéance de son Eurobond de 363 millions de dollars, qui a été gelé à Washingnton à cause de l’affaire « Commisimpex ». Récit d’une affaire qui risque de coûter cher à l’économie congolaise.

Alerte sur les finances publiques de la République Démocratique du Congo ! Le pays de Joseph Kabila encourt un danger de défaut de dette souveraine ce lundi après que le dernier paiement de ses Eurobonds de 363 millions de dollars a été gelé à cause de l’affaire Commisimpex. Cette entreprise basée en RDC réclame une dette de 1 milliard de dollars pour des travaux réalisés pour le gouvernement sans recevoir de paiement.

Avec l’approbation du tribunal de New York qui doit trancher sur ce dossier épineux, Commisimpex a envoyé deux avis de restriction à Delaware Trust Company, le fiduciaire de l’Eurobond, à la fin du mois de juin, ce qui a bloqué le paiement aux investisseurs des fonds qui avaient été transférés par les autorités congolaises un jour plus tôt. Souffrant depuis la chute des prix des matières premières qui a provoquée de fortes pertes de recettes, la RDC a refusé de payer Commisimpex et a déclaré en novembre que le chef de la société, Mohsen Hojeij, devait 1,3 milliard d’euros (1,52 milliard de dollars) en taxes impayées.

Delaware Trust cherche à annuler les avis de restriction, arguant que les fonds de coupon avaient été transférés pour le paiement aux détenteurs d’obligations et n’appartiennent plus à la RDC.

Entre temps, le délai de grâce de 30 jours pour le paiement de 21 millions de dollars sur l’Eurobond qui arrive à maturité en 2029 a expiré dimanche 30 juillet. Du côté du tribunal de New York qui tranche dans l’affaire, il est impossible de prévoir une deadline pour le dénouement de cette histoire. Mais là où le bât blesse vraiment, c’est que cela rend les investisseurs peu confiants quant à la capacité de remboursement du pays relativement à de futurs investissements ou dettes.

La perception du risque se dégrade

L’histoire commence déjà à avoir des répercussions sur la perception des risques par les investisseurs. Standard and Poors a abaissé la note du pays à CCC / C en début du mois de juillet, ajoutant que ces perspectives négatives reflétaient la probabilité d’un défaut de paiement des coupons des Eurobonds. Ce qui est probablement craint le plus du côté de Kinshassa, c’est que le FMI, avec qui des discussions autour d’un programme de financement sont sur le point d’aboutir, manifeste une crainte de l’éventualité d’un défaut de paiement.

Tout cela dans un contexte où le pays traverse une des pires crises économiques doublée d’inquiétudes politiques, et où le besoin de s’appuyer sur le soutien des institutions financières internationales et des investisseurs se fait de plus en plus pressant. Cela va donc sans dire, mais un dénouement négatif de cette affaire risque de coûter très cher à la RDC.

Par Mehdi Lahdidi

(La tribune Afrique)