La révision du fichier électoral reste une priorité pour la CENI

Peu avant la célébration de la fête de Noël, le président de la CENI, M.  Corneille Nangaa Yobeluo qu’accompagnaient le rapporteur Jean-Pierre Kalamba et le secrétaire exécutif national a.i. Ronsard Malonda Ngimbi a eu une séance de travail  avec les membres du Comité ad hoc  d’audit du fichier électoral, une plate-forme créée le 25 novembre 2015 au sein de laquelle  se trouvent 5 personnalités représentant les principales entités identifiées comme parties prenantes au processus électoral en RDC. Il s’agit de la Majorité parlementaire représentée par l’honorable Nzekuye Kabaruza du PPRD ; un délégué de l’Opposition parlementaire en la personne de l’honorable Samy Badibanga ; un délégué de l’Opposition extra-parlementaire ; celui de la Société civile plurielle représentée par André Kiomba Dibwe Mpo, vice-président de la Commission africaine pour la supervision des élections(CASE) et d’un délégué  de la société savante représentée par le Réseau d’études électorales appliquées (REA), en la personne du professeur Eddy Tshimanga Mukubayi.

Le président de la CENI, M. Corneille Nangaa Yobeluo qui a partagé avec ses hôtes les résultats de l’évaluation interne du processus électoral ; notamment les différents acquis, défis et problèmes qui se dressent sur le parcours, a indiqué  que la CENI vient d’achever  une cartographie électorale stabilisée de 88.000 villages identifiés et géo-localisés. Un autre acquis, a-t-il souligné, concerne le consensus obtenu en ce qui concerne la révision du fichier électoral. A ce sujet, le président de la CENI  a informé ses  visiteurs que cette révision du fichier électoral comporte aussi des avantages et des inconvénients. En cas de révision partielle, la population attendue est estimée à 17.266.631 personnes  tandis qu’en cas de révision totale du fichier électoral, la CENI  se prépare à enrôler 40.901.135 d’électeurs.

Parlant des besoins en cartes d’électeurs, le président Corneille Nangaa  a indiqué qu’en cas de révision partielle, la CENI  devra acquérir 22.446.620 cartes d’électeurs contre 53.171.476 cartes pour la révision totale du fichier électoral. Et de poursuivre : «  6.100 centres d’inscription à ouvrir pour la partielle contre 10 à 19.100 prévus pour la totale. Pour ce qui est des Kits d’enrôlement, la révision partielle recommande l’achat de 12.200 kits  tandis que la révision totale du fichier  électoral exige entre 20.200 et 38.200 kits». Autant d‘informations mises à la disposition des acteurs de la société civile.

Au cours de cette rencontre, d’autres problèmes ne relevant pas exclusivement de la compétence de la CENI ont été évoqués, notamment les préoccupations identifiées et qui appellent des solutions extérieures à la CENI. Il s’agit  des différents défis  législatifs des élections qui exigent la révision de certaines lois essentielles telles que la Loi portant identification et enrôlement des électeurs et de la Loi électorale.  La révisitation de la première loi s’impose  à cause  de quelques incohérences constatées par rapport à la loi électorale. En effet, la loi portant identification et enrôlement des électeurs datant de  2004  ne prévoit  nullement l’enrôlement et le vote des Congolais de l’étranger. La même loi électorale pose un autre problème en ses articles 115 et articles 145, alinéa 2  en ce qui concerne  les circonscriptions électorales et le nombre de siège à pourvoir pour chaque Assemblée provinciale. Il s’agit  pour la CENI  des questions qui ne peuvent favoriser l’organisation urgente des opérations électorales.

Enfin, la CENI a évoqué également d’autres problèmes extérieurs qui nécessitent que les principaux intervenants au processus électoral se prononcent très clairement afin que des options responsables soient levées. C’est notamment la question de financement des élections.

En marge de cette séance de travail, la CENI  avait reçu les membres de la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) qui a encouragé la CENI  à procéder à une révision totale du fichier électoral pour crédibiliser le processus électoral, qui reste  un outil perfectible afin d’éradiquer les décédés, imprimer une nouvelle carte d’électeur sécurisée répondant à la nouvelle nomenclature des entités (26 provinces) dans le souci d’avoir une carte uniforme répondant aux normes internationales et relocalisant les électeurs ayant changé d’adresse.