Lancement ce lundi des épreuves ordinaires des examens d’Etat marquant la fin de cycle de l’enseignement secondaire en RDC

C’est ce lundi que démarrent sut toute l’étendue du territoire national les épreuves ordinaires des examens d’État que vont affronter quelque 592.296 candidats finalistes du niveau d’enseignement secondaire réparties dans 1.784 centres. La finalité des ces examens nourrit toujours la polémique autour de leur système dit de « choix multiple » d’orientation post-secondaire pour ces candidats.

Les épreuves de la session ordinaire de l’Examen d’État en RD Congo débuteront des ce lundi 22 juin. C’est ce qu’a déclaré un inspecteur chef de pool de l’Enseignement primaire, secondaire et Initiation à la nouvelle citoyenneté (EPSIC), que Forum des As a contacté jeudi par téléphone.

Selon la même source, quelques 592.296 candidats, répartis dans 1.784 centres sur l’ensemble du territoire national, sont attendus à ces épreuves comptant pour la 49ème édition de l’Examen d’Etat dans l’ex-Zaïre. Ce nombre avait été le plus officiellement présenté comme le total des candidats inscrits à la hors-session du mois d’avril dernier.

Cependant, ces mêmes effectifs pourraient baisser. Surtout si certains cas de décès et handicap majeur ont survenu après passation, mardi le 28 avril 2015, des examens de la session extraordinaire. Trois concours ont constitué cette première étape d’évaluation de ces finalistes des humanités en RD Congo: la dissertation, l’Oral de Français et le jury pratique.

« Tout est fin prêt sur le plan d’organisation matérielle. A ce jour, aucun obstacle majeur susceptible de reporter le démarrage desdites épreuves n’est signalé. Nous n’attendons plus que le jour », a poursuivi le même inspecteur. Et d’ajouter: « La répartition des Centres de déroulement des examens d’Etat a déjà eu lieu. Chacun de nos collègues (ndlr: chaque inspecteur chef de centre) connait son lieu d’affectation », renchérit-il sur un ton confiant.

Un prestigieux concours banalisé

Le système éducatif actuel en RD Congo est l’objet d’un long procès qui a commencé depuis plusieurs décennies. Dans les rues” de Kinshasa, particulièrement, ce système est accusé de tous les maux. Les responsables locaux le reconnaissent volontiers. Les partenaires extérieurs aussi. « Le niveau des élèves a baissé », disent certains. D’autres jettent carrément de l’anathème sur l’ensemble du système. « La qualité de l’enseignement en RD Congo s’est sensiblement dégradée depuis plusieurs années », soutiennent-ils.

Aucune des deux thèses ne parait excessive. On dirait même que les auteurs de ces propos ont fourni un effort substantiel d’euphémisme. Quoi que l’on dise, rien n’est caricaturé dans la rhétorique sur le système éducatif congolais. De l’Examen d’Etat, il est le plus prestigieux des concours du système éducatif en RD Congo. C’est donc cette institution qui sanctionne, moyennant l’obtention d’un diplôme d’État, la fin du cycle d’études secondaires en RD Congo. Bien dommage. Jusque dans les années 80, ce système d’Examen offrait encore du crédit. Car, les candidats les moins appliqués n’avaient aucun espoir de réussir.

Cependant, quelques années seulement après le départ, début des années 80 du très célèbre Belge Marcott, alors Inspecteur général de l’Enseignement au Zaïre, le système a commencé à prendre son bel élan de descente aux enfers. C’est l’âge d’ordre la réussite à 100% dans les écoles. Même celles réputées peu viables et sans corps enseignant qualifié. Parti du système traditionnel au choix multiple, ce concours présente actuellement plus de faiblesses que de qualité. En termes de correction, il y a un gain de temps indéniable. Car, le système le choix multiple à ce mérite de faciliter la correction des milliers de grilles de réponses en temps record. Ce qui ne serait pas le cas avec le système traditionnel, plus exigeant.

En matière de correction, par exemple, ce mode ne parait plus adapté aux réalités actuelles dans les écoles du pays, caractérisées par des pléthores d’effectifs. Cependant en termes de faiblesses, le système d’un examen d’État à choix multiple a ceci de particulier, qu’il encourage la tricherie. Avec le phénomène d’écoles privées en propension constante dans les coins et recoins du pays, le mal a fini par atteindre son paroxysme. Il y a bien pire. Nombreux sont des candidats qui sont admis à ce concours, sans avoir suivi un cursus scolaire régulier passent directement de la quatrième à la sixième année.

Dans l’argot des élèves de Kinshasa, on parle de « jeter le pont » pour designer cette pratique. Dans un pays comme la RD Congo où les imprimés de valeurs, de quelque nature, sont vendus à même le sol et dans la rue, ces « voyous » ne fournissent aucun effort pour obtenir les différents bulletins scolaires. A la publication des résultats des épreuves, ces mêmes élèves sont proclamés diplômés. Fi à ses copains qui se sentiraient scandalisés. « Chance eloko pamba » (la chance, c’est rien) disent-ils. Cette pratique explique en partie, le plus grand nombre de diplômes d’État « analphabètes »  qui écument les établissements d’Enseignement supérieur et universitaire du pays. Les différentes réformes scolaires n’ayant pas résolu le vrai problème de la qualité de l’Enseignement en RD Congo, le choix de nouveaux postulats éducatifs s’impose.

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