Le Burundi et la RDC demandent à l’ONU de rappeler à l’ordre le Rwanda

Le Conseil de sécurité des Nations unies va voter à l'unanimité vendredi la réduction

Le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC) ont demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de rappeler à l’ordre le Rwanda, accusé de recruter des réfugiés burundais pour déstabiliser Bujumbura, dans des lettres rendues publiques mercredi 17 février.

L’ambassadeur burundais Albert Shingiro a réclamé une réunion d’urgence du Conseil afin de « prendre des mesures appropriées » pour s’assurer que Kigali ne cherche pas à déstabiliser le Burundi.

Dans une autre lettre au Conseil, l’ambassadeur de RDC Ignace Gata Mavita demande, lui, « d’inviter le Rwanda à respecter (ses) engagements internationaux et à arrêter sans délai ces recrutements et toutes les opérations qui s’en suivent ». Le Conseil doit « condamner sans atermoiements ce comportement » de Kigali, ajoute la lettre.

Des experts de l’ONU avaient accusé dans un récent rapport le Rwanda de recruter et d’entraîner des réfugiés du Burundi afin de renverser son président Pierre Nkurunziza.

Le gouvernement rwandais a toujours nié ces accusations.

Selon la lettre de la RDC, ces réfugiés, une fois entraînés au Rwanda, « sont infiltrés en RDC », avec des fausses cartes d’électeurs « pour les faire passer comme des habitants de ce pays », puis introduits ensuite au Burundi.

Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril 2015 du président Nkurunziza – réélu en juillet – à un troisième mandat, que l’opposition, la société civile et une partie de son camp jugent contraire à la Constitution et à l’Accord d’Arusha, qui avait mis fin à la guerre civile (1993-2006).

Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise, qui a poussé 230.000 personnes à l’exil.

Selon des diplomates, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon doit se rendre lundi au Burundi pour pousser Bujumbura à dialoguer avec l’opposition et à accepter une présence internationale accrue dans le pays afin d’apaiser les violences.