Le calendrier électoral mal accueilli

Elle a indiqué que ce processus est suspendu dans la province du Kasaï Central faute de candidatures

Au lendemain de la publication du calendrier électoral global par la CENI le 12 février et de la promulgation de la loi électorale, plusieurs réactions  ont été enregistrées, notamment  au sein de l’opposition politique et parmi les chefs des confessions religieuses.

Les chefs des confessions religieuses ont appelé le gouvernement  à apporter tous les moyens législatifs et financiers à la CENI pour éviter tout glissement du calendrier électoral global. «  Nous ne voulons pas  qu’il y ait  un moindre glissement » a déclaré le révérend Elebe Kapalay, président de la Commission  d’intégrité et de médiation électorale qui a précisé que « toutes ces  contraintes doivent être libérées à temps pour éviter tout glissement parce que  cela risque de nous amener au chaos ». Il a ajouté que sa structure encourage  la CENI  à multiplier des réunions de concertations avec la population en vue de l‘appropriation du calendrier électoral global. Les chefs de confessions religieuses ont également appelé  les acteurs politiques à cultiver l’esprit de tolérance et à se préparer déjà pour les élections dès lors  que le calendrier électoral a été déjà rendu public et ont exhorté  la communauté internationale à apporter son apport technique, logistique et financier afin de mieux accompagner la CENI pour que le processus déclenché aboutisse dans la paix.

L’opposition politique qui, au terme d’un mini-conclave de deux jours (du 13 au 14 février 2015) à Kinshasa, a dénoncé «  un calendrier électoral non consensuel, irréaliste et incohérent ». Après les échanges, autour des dates des différentes échéances électorales et des contraintes financières et législatives, notamment, à propos de la mise à jour du fichier électoral, l’exécution du plan de décaissement des fonds et la promulgation de la loi sur la répartition des sièges dont la responsabilité incombe au gouvernement, au Parlement et au Président de la République, les participants à ce mini-conclave de l’opposition  qui n’ont pas  rejeté « totalement » le calendrier électoral global , ont promis d’apporter à la CENI  leur contribution pour le rendre plus réaliste.

L’opposition estime que la CENI «  quoique détentrice du pouvoir légal de fixer le calendrier électoral, aurait dû consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile en vue de rechercher  un minimum  de consensus ».  Ne fût-ce que par élégance. Au terme de cette rencontre, les membres de l’opposition parmi lesquels on a identifié  ceux du MLC, de l’UNC, de l’UDPS, ont relevé également « le nombre  élevé  des contraintes  externes pour arriver à un glissement ». «  Nous avons ouvert l’œil et le bon. Et nous disons que nous allons faire des propositions pour le rendre réaliste, réalisable et fiable », a déclaré Vital Kamerhe, président de l’UNC.

C’est ainsi que l’opposition propose un toilettage urgent des aspects qui posent problème dans ce calendrier électoral global. Le président de l’UNC a notamment évoqué la pléthore de conditionnalités pour sa mise en œuvre. «  L’opposition politique  prend note que sur les 23 contraintes liées à l’organisation des élections, du reste irréaliste et incohérente, 18 relèvent de la responsabilité du gouvernement et le reste du Président de la République et du Parlement », indique le document publié à la fin de ce mini-conclave. Cependant, M Kamerhe  s’est réjoui que le calendrier électoral global  publié par la CENI respecte la Constitution au sujet de l’élection présidentielle. «  Nous  ne l’avons pas rejeté totalement parce que nous avons dit qu’il est global mais pas consensuel. Il  respecte la constitution en ce qui concerne l’élection du président de la République », a précisé le président de l’UNC.

Pour  Valentin Mubake, conseiller politique du président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, il a indiqué  que le glissement du calendrier électoral tant redouté est toujours d’actualité. Il   a déclaré  au cours d’un point de presse  le samedi 14 février 2015 au Collège Boboto dans la commune de la Gombe que  la possibilité  demeure pour le président Joseph Kabila  de rester en place au-delà de 2016.  Pour le conseiller politique d’Etienne Tshisekedi, la date retenue pour l’élection présidentielle – le 27 novembre 2016 – viole l’article 73 de la Constitution. «  Kabila ayant prêté serment le 20 décembre 2011, les 90 jours avant la fin de son mandat tombent le 21 septembre 2016 », a déclaré Valentin Mubake pour qui  le scrutin présidentiel ne peut être  convoqué qu’après cette date.. En outre, il pense  que le calendrier électoral est lourd et irréalisable.

Dans la foulée, le président de l’ENVOL,  Delly Sessanga estime que le consensus  n’a pas été recherché  dans l’élaboration du calendrier électoral, publié le jeudi 12 février 2015. Par conséquent, il en appelle  « à la recherche de ce consensus  en essayant  de réunir toutes les parties pour se mettre  d’accord sur un certain nombre de choses. » Quant à Luzanga Shamandevu de la Majorité présidentielle, il  considère que le déblaiement  n’est plus opportun puisque le calendrier électoral global a été déjà rendu public. De toutes les façons, aucun texte réglementaire ne contraint la CENI à consulter les forces sociales pour élaborer le calendrier électoral. Bien plus, l’opposition donne l’impression de se vautrer dans une éternelle insatisfaction ; elle ne manque point à redire, même lorsqu’il certains de ses membres ont été associés. Il en est le cas des concertations nationales que d’aucuns avaient aussitôt rejetées, tout simplement pour n’avoir pas été associés !

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