L’opposition revient au dialogue après un accord trouvé sur les élections, à l’issue d’un conclave entre cinq délégués de la majorité et quatre de l’opposition. On sait ce mercredi 14 septembre que le calendrier électoral va bien commencer par l’élection présidentielle.
Présidentielle, législatives et provinciales couplées, c’est le compromis qui a été trouvé. Ce sera à la commission électorale d’examiner si techniquement et financièrement, il serait possible d’organiser les élections locales en même temps que les trois autres.
La présidentielle d’abord, c’est ce que voulait la délégation de l’opposition. Elle retourne donc ce jeudi 15 septembre à la table des négociations. La majorité dit avoir accepté « dans l’intérêt supérieur de la nation ». Mais aucune date n’est fixée pour ce premier cycle électoral. « Il faut attendre que le fichier soit terminé », affirme le ministre de la Justice, Co-modérateur pour la majorité.
Alexis Thambwe insiste sur le fait que toutes les composantes étaient d’accord sur le fait qu’il fallait une refonte totale du fichier. Le co-modérateur de l’opposition, Vital Kamerhe, a ajouté que la commission électorale allait faire une proposition, mais que le calendrier était à convenir.
L’après 19 décembre et la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du président congolais ont également été évoqués à la conférence ce mercredi soir. « La majorité est pour le respect strict de la Constitution. Joseph Kabila restera au pouvoir et il y aura un nouveau gouvernement avec la majorité et l’opposition », a déclaré le ministre Thambwe. Son Co-modérateur Vital Kamerhe a confirmé qu’il y aurait un nouveau gouvernement, sans se prononcer sur le sort du président Kabila.
Lucha, trouble-fête ?
De son côté, le mouvement citoyen la Lucha interpelle tous les acteurs de la crise congolaise et la communauté internationale les met même en cause. Pour la Lucha, il n’y a pas d’autres options que de respecter la Constitution et les délais constitutionnels pour la présidentielle.
Le mouvement citoyen a rappelé ce mercredi après-midi la proposition qu’elle avait déjà transmise à la commission électorale et à la facilitation, à savoir l’enrôlement dans les jours qui précèdent l’élection présidentielle comme ça se fait au Nigeria ou en Afrique du Sud avec des centres d’enrôlement couplés aux bureaux de vote.
« Nous avons consulté des experts nationaux et étrangers et c’est possible », a dit l’une des militantes. Dans le cas contraire, la Lucha appelle le peuple à se prendre en charge, sans violence et à ceux qui veulent « rester au côté du peuple à démissionner à la fin du mandat du président Kabila le 19 décembre ».
L’opposant Vital Kamerhe a répondu en disant que cette proposition n’avait pas été retenue, y compris par les experts de l’ONU et de l’OIF, car elle violait la loi électorale et que le fichier ne serait pas suffisamment bon. Le Co-modérateur du dialogue pour l’opposition a toutefois invité la Lucha à venir la proposer ce jeudi lors de la reprise du dialogue.
rfi