Pendant une semaine qu’il vient de passer à consulter au Palais du peuple les gros calibres de la société civile dont les ténors des confessions religieuses et autres leaders politiques en vue en dehors de sa majorité, il est noté qu’il se dégage au sujet de ce dialogue trois tendances et niveaux de propositions.
Après presqu’une semaine de consultations menées au Palais de la Nation par le chef de l’Etat, on peut noter les tendances qui se dégagent au sujet du dialogue. Elles sont au niveau de trois. Les deux premières concernent les personnalités qui ont accepté de faire le déplacement au Palais de la Nation. Parmi elles, celles qui acceptent le dialogue mais en posant des conditions comme par exemple le respect des délais de la fin constitutionnelle de la mandature. La deuxième qui accepte le dialogue en laissant au chef de l’Etat la liberté d’en fixer les termes de référence.
La troisième qui juge le dialogue inopportun et qui, par conséquent, boycottent les consultations du Palais de la Nation. Joseph est placé devant les options opposées que l’on peut classer dans pro et anti-dialogue. Il doit trouver une ligne médiane. Celle-ci passerait par des lignes-force défendues par l’Eglise catholique qui les a exprimées à travers la CENCO et le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya pour ceux qui ont échangé avec le chef de l’Etat et l’Udps de Tshisekedi Wa Mulumba.
Celui-ci exige désormais un dialogue dans l’esprit et la lettre de l’Accord-cadre de Nairobi avec un Médiateur international. Il rejette tout dialogue qui serait convoqué par Joseph Kabila. L’Udps insiste aussi sur l’objet et le format qui ne doit pas dépasser un nombre de 50 délégués. Quant à l’objet, le souhait de la « 10ème Rue » est de commencer par le contentieux électoral de 2011.
Pourtant selon des informations diffusées par le parti au lendemain des entretins avec l’Emissaire du chef de l’Etat, celui-ci avait promis qu’il n’y aurait aucun sujet tabou au dialogue. Le secrétaire général Bruno Mavungu avait par ailleurs affirmé devant la presse que l’Udps irait au dialogue, mais qu’il n’a pas besoin d’aller aux Concertations du Palais de la Nation.
Il affirmait que ce qui intéressait le parti était de se retrouver face à Joseph Kabila. Car l’UDPS prétendait avoir gagné en 2011. Aujourd’hui le parti a évolué, car il exige plutôt un dialogue avec un Médiateur international. Mais à l’inverse des autres partis de l’Opposition comme l’Unc, le Mlc, Envol, ECIDE etc., l’Udps ne dit pas que le dialogue est inopportun.
Le parti est favorable, mais pose les conditions. Les autres ne posent pas de conditions mais renvoient d’office. On peut du reste constater que ces conditionnalités ne sont pas impossibles à remplir pour un dialogue qui doit dégager un double-consensus politique et électoral. Ce sont les mêmes que celles notifiées dans son cahier des charges remis à l’Envoyé spécial du chef de l’Etat. Par ailleurs ces conditionnalités se recoupent presque avec celles de l’Eglise catholique qui insiste sur les termes de référence et le respect des dates constitutionnelles. Le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a parlé de l’objet du dialogue et a eu l’impression que le chef de l’Etat sait ce qu’il recherche à ce sujet.
Or c’est surtout au niveau de l’objet que les Romains s’empoignent. C’est là où Joseph Kabila est appelé à travailler pour rassembler toutes ces opinions qui s’entrechoquent. Il a réussi l’exploit de faire déplacer vers le Palais de la Nation le mythique Monsengwo Pasinya que certains dans la ville haute considèrent comme un opposant radical au pouvoir actuel. Alors que l’Eglise catholique avait déjà déposé son mémorandum sur le dialogue. Le Raïs doit utiliser la même force de persuasion pour convaincre Etienne Tshisekedi Wa Mulumba pour que, si dialogue il y a, que l’Udps sait partie prenante. Deux forces sociales sont à même de crédibiliser tout dialogue en RDC la puissante Eglise catholique et l’Udps de Thsisekedi.
Via Forum des As