Ça n’était pas arrivé depuis 33 ans! Mars 1983, le président de la Zambie Kenneth Kaunda se rend à Paris à l’invitation de François Mitterrand. La Zambie sert alors de base arrière pour les rebelles katangais repoussés cinq ans plus tôt lors par les légionnaires à Kolwesi. Parmi les 600 paras, se trouvaient le lieutenant Benoît Puga aujourd’hui général et Chef d’Etat major particulier du Président Hollande. Autre époque, autres enjeux. Aujourd’hui, les armées des deux pays se déploient cote à cote en République centrafricaine, où un contingent de l’armée zambienne apporte une aide à la Minusca. « Une aide utile », d’après la cellule Afrique de l’Elysée. Autre action saluée par la cellule Afrique de la Président, les missions de la brigade d’intervention zambienne de l’Union africaine en République démocratique du Congo. Les troupes zambiennes ont notamment combattu les groupes armés du Nord Kivou coupables de centaines de viols et d’exactions contre les populations civiles.
LA ZAMBIE, UN FUTUR PARTENAIRE ÉCONOMIQUE
Cette première visite du président Edgar Lungu lundi 8 février 2016 à l’Elysée est l’occasion de nouer des partenariats partant quasiment de zéro. Avec une croissance annuelle de 7%, la Zambie a une économie proche de celle de la Cote d’Ivoire, locomotive de l’Afrique francophone. L’an dernier, le Medef y organisait sa première mission. Au même moment, la ministre Ségolène Royal y effectuait une visite elle aussi historique dans le cadre de la préparation de la Cop21. Très active pendant la Conférence de Paris, la Zambie subit de plein fouet les conséquences de la déforestation.
Conséquence: des coupures d’électricité. Le Président Edgar Lungumène deux projets d’envergure: la construction de deux fermes solaires de 50 Mégawatts chacune et la rénovation du barrage Kariba, le plus grand du pays. Des sociétés françaises sont dans les Starting-block.
SOUTIEN AFFICHÉ À L’OPPOSITION EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
« Les deux présidents ont aussi évoqué la situation de plusieurs pays africains », indique le communiqué de l’Élysée. Centrafrique, Burundi et… République démocratique du Congo, voisin immédiat de la Zambie. Bien que sa constitution ne lui permette pas de briguer un troisième mandat, le président de la RDC Joseph Kabila tente par tous les moyens de se maintenir au pouvoir. L’opposition l’accuse de tenter d’établir un « dialogue national » dans le seul but de gagner du temps pour prolonger son mandat. A l’issue de cette rencontre lundi 8 février, les présidents français et zambiens affichent une même position hostile à toute tentative de report des élections. Les deux chefs d’Etat ont « indiqué leur attachement au respect de la constitution et à l’organisation d’élections nationales dans les délais légaux ». « La position française n’est pas anti-Kabila, précise-t-on à l’Elyée, elle est pro-constitution« . Le débat politique en RDC tourne au bras de fer entre deux personnalités: d’un coté le président Kabila dont l’autorité est contestée et de l’autre Moïse Katumbi. Ancien gouverneur du Katanga, riche entrepreneur, cet opposant est aussi le patron de l’équipe de football championne d’Afrique le TP Mazembe. Les élections en RDC devraient avoir lieu le 27 novembre 2016, sauf surprise.