La dernière rencontre des opposants congolais au Sénégal divise encore les esprits au pays. L’opinion est partagée entre les souteneurs de cette rencontre qui rentre dans le cadre de la liberté d’un chacun de se mouvoir et de s’abreuver dans la calebasse de son choix. Il est donc de bon aloi que des Congolais, à la manière des Lumumba auprès de Nkwame Krumah, s’inspirent de l’expérience de leurs frères sénégalais qui font incontestablement figure de modèle dans la culture politique au niveau de l’Afrique.
A l’opposé, des Congolais reprochent aux pèlerins de Dakar d’être partis concocter un plan diabolique contre les institutions dont les animateurs sont issus des élections démocratiquement organisés au pays. La sauce salée provient du fait de la participation des animateurs de « Balai citoyen » et « Y en a marre », deux mouvements citoyens ayant déjoué les tentatives de s’éterniser au pouvoir des anciens présidents Blaise Compaoré au Burkina Faso, et Abdoulaye Wade au Sénégal. L’histoire récente rappelle la venue à Kinshasa de ces deux animateurs qui devaient initier des jeunes congolais à la manière de conduire une résistance citoyenne contre le pouvoir en place. Une aventure ayant débouché sur l’arrestation, jusqu’à ce jour, de certains jeunes congolais des mouvements Lucha et Filimbi, alors que les Sénégalais et Burkinabé étaient simplement extradés vers leurs pays.
Mais ce qui n’a pas assez circulé dans l’opinion est la présence active dans cette rencontre de sir Greg Mills, une figure très redoutée en raison de son CV riche en opérations difficiles menées par ce Sud-Africain. Ce personnage ne saurait être mobilisé par les organisateurs pour de simples discours. C’est un stratège, un homme de terrain dont on recourt aux services seulement dans une phase ultime d’une opération. D’où la colère – on peut aussi dire la peur – des hommes au pouvoir à Kinshasa. A chacun de découvrir la biographie de cet homme !