L’Eglise craint que la RDC sombre dans « une situation incontrôlable »

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Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo ont déclaré vendredi craindre que le pays ne sombre dans « une situation incontrôlable » en l’absence d’un compromis politique avant la fin du mandat du président Kabila le 20 décembre.

« L’heure est grave », la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), « prenant à témoin le peuple congolais et la communauté internationale en appelle à la responsabilité et à la bonne volonté politique des uns et des autres pour éviter à notre pays de sombrer dans une situation incontrôlable », a déclaré l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco lors d’une conférence de presse à Kinshasa.

L’appel des évêques intervient après plusieurs semaines de médiation entre le « Rassemblement » (coalition de la majeure partie de l’opposition) d’une part, et la majorité au pouvoir et une frange minoritaire de l’opposition ayant participé au « dialogue national » en septembre.

En octobre, les participants à ce forum ont convenu de renvoyer à une date indéterminée la présidentielle et les législatives qui auraient dû avoir lieu cette année, ainsi que du maintien au pouvoir de M. Kabila au delà du 20 décembre.

« Nous avons pris acte de cet échec » de la médiation de la Cenco, « nous recommandons au président de la République, aux autres institutions ainsi qu’au facilitateur » de l’Union africaine, l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo « de poursuivre la mise en oeuvre de l’accord politique », a déclaré à la télévision publique Geneviève Inagosi, une porte-parole de la Majorité présidentielle (MP).

Le « Rassemblement » rejette pour l’heure ce compromis, tout en affirmant être ouvert à la médiation des évêques « pour une sortie pacifique de la crise ».

Vendredi soir, ce regroupement politique a promis de donner incessamment sa position officielle aussi bien sur la déclaration des évêques que celle de la majorité.

Depuis des jours, le « Rassemblement » agite la menace des manifestations populaires le 19 décembre pour contraindre M. Kabila de quitter le pouvoir en cas d’échec de cette tentative de rapprochement menée par les évêques.

« La Cenco estime que, autour d’une table (…) un compromis politique est encore possible si les parties prenantes s’y engagent et font preuve de bonne volonté », a encore dit l’abbé Nshole.

La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, aggravée par la non-tenue de la présidentielle et des législatives.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Le chef de l’État reste sourd aux exhortations de ses détracteurs qui le pressent de déclarer publiquement qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle.