En octobre 2011, dans la ferveur de l’Eden Park d’Auckland, la Nouvelle-Zélande avait remporté la Coupe du monde après une finale sans briller contre le XV de France (7-8). Quatre ans plus tard, c’est au terme d’un match décoiffant et intense entre les deux équipes les plus joueuses de la planète ovale que les All-Blacks sont sacrés (…). Après le combat le plus intense et technique du mondial face à des Wallabies qui n’ont jamais renoncé, la Nouvelle-Zélande devient la première nation à conserver son titre et à soulever pour la troisième fois le trophée Webb-Ellis. Retour sur un match à suspense, le meilleur scénario pour finir en beauté cette Coupe du monde.
Milner-Skudder, le premier essai
Comme un symbole, c’est dans un silence étourdissant que les All-Blacks ont pu faire leur haka. De quoi donner le ton et confirmer dès le coup d’envoi leur motivation en prenant le contrôle du jeu. Suite à une faute de Folau, Carter réussit sa première pénalité suite à une faut de Folau (3-0, 7e). Le combat est violent, intense : Douglas quitte les siens sur blessure (16e) et Kepu est sanctionné à deux reprises pour avoir sèchement plaqué Carter (21e, 26e).
L’ouvreur garde son calme et réussi une deuxième pénalité (6-3, 27e) puis une troisième (9-3, 35e). Les All-Blacks imposent leur rythme, leur séquence de jeu et sont enfin récompensés juste avant la pause. Après une passe dans le dos de C. Smith pour Carter, l’ouvreur met en orbite Milner-Skudder qui aplatit en coin son 6e essai de la Coupe du monde (16-3).
Séquence magique des Wallabies !
A la reprise du jeu, les Néo-Zélandais accélèrent encore. Sonny Bill Williams – courtisé par Toulon – sert Nonu (dont la rade est la prochaine destination) qui s’offre une percée, résiste à Mitchell et aplatit son 2e essai de la Coupe du monde (21-3). La suite ? Une réaction d’orgueil des Wallabies à la hauteur de leur talent. Alors que B. Smith écope d’un carton jaune (52e), le maul australien progresse et s’écroule dans l’en-but où Pocock aplatit (21-8, 53e). Onze minutes plus tard, ils récidivent : Foley réceptionne un coup de pied de Genia et lance Kuridrani qui échappe à un plaquage pour aplatir (21-17, 64e).
Carter, ce géant !
La réplique ne se fait pas attendre. A 40 mètres entre les perches, Carter – éblouissant dans cette finale – réussit un drop (24-17, 70e). Le symbole est fort pour l’ouvreur qui avait manqué la finale il y a quatre ans à cause d’une blessure aux adducteurs. Son geste rentre dans l’histoire : il rappelle celui de Wilkinson lors de la finale en 2003 qui avait permis à l’Angleterre de battre l’Australie (17-20). Quatre minutes plus tard, Carter passe une nouvelle pénalité (27-17, 74e). Juste avant le coup de sifflet final, Mitchell perd le ballon et le contre néo-zélandais se conclut par un essai de Barrett (34-17). A Twickenham, les All-Blacks exultent. Il ne reste plus qu’une question : comment les Néo-Zélandais vont fêter le titre alors qu’il est moins de 7 heures du matin à Wellington ?
Via Le Point