Ils y tiennent mordicus, en dépit des apparences. Les politiques congolais restent ouverts au dialogue devant assainir le climat politique en ce moment où la marche vers les élections dans les délais constitutionnels titube. Maints observateurs avaient même sombré dans le pessimisme en raison des divergences observées sur les articulations de ce dialogue, et surtout de la cadence à la Goliath imprimée au processus électoral par le pouvoir, et qui donnerait des insomnies à des responsables de la CENI obligés de chambouler constamment leur copie. Heureusement que les dernières affirmations de Félix Tshisekedi, le putschiste en douceur de son pater ont pour effet de réconforter certaines consciences.
Dans une prestation sur les antennes de la radio Top Congo FM, l’officiellement secrétaire général de l’UDPS en charge des relations extérieures, confirme la poursuite des concertations entre son parti et ceux de la majorité présidentielle. Ce n’est pas tout. D’autres partis – non clairement cités – prennent part à ces concertations destinées à baliser la voie pour la tenue du dialogue réclamé par toutes les parties. « Il y a des réunions formelles et informelles avec des émissaires de Joseph Kabila » qui se sont multipliées ces derniers jours, reprend la « Fréquence utile ».
Selon Félix Tshisekedi, les deux camps se sont ouverts à des concessions sur leurs anciennes positions, question de donner plus de chance à la marche vers la résolution de la crise. Ainsi, l’UDPS ne s’accroche plus à l’exigence de la « médiation internationale » pour se contenter de l’ « accompagnement international », question de « rassurer tout le monde et agrandir le cercle des formations politiques favorables au dialogue ». A en croire la même source, la Majorité présidentielle s’est livrée au même exercice, sans toutefois préciser la nature et la portée de la concession faite par la plateforme au pouvoir.
Tshisekedi fils affiche de l’impatience cependant souhaitant que la palabre se déroule même courant ce mois d’août au cas où tous les écueils majeurs venaient à disparaître. Car, prévient-il, « passé un certain délai, à l’UDPS nous ne parlerons plus du dialogue, puisqu’en ce moment-là aller au dialogue voudrait dire cautionner le glissement ». C’est à l’occasion de ce dialogue que le sphinx de Limete pourra rentrer au pays, d’autant qu’en « cas d’accord sur les modalités du dialogue, Etienne Tshisekedi, en convalescence à Bruxelles, en Belgique, devrait retourner à Kinshasa pour conduire la délégation du parti ».