Jean-Pierre Bemba, a officiellement lancé, ce lundi 27 mai, les travaux de construction d’un complexe industriel d’explosifs baptisé Africaine d’Explosifs (Afridex). Ce projet d’envergure, situé à Likasi, soulève des questions cruciales sur ses implications économiques, environnementales et sécuritaires pour le pays.
Sous la tutelle du ministère de la Défense, Afridex a pour vocation de produire divers types d’explosifs et autres équipements militaires. Cette initiative fait suite aux « Accords de partenariat stratégique » signés en mai 2023 à Pékin entre le Président Félix-Antoine Tshisekedi et son homologue chinois, Xi Jinping. Ces accords visent à promouvoir le transfert de technologies et de compétences, ouvrant la voie à une collaboration renforcée entre la RDC et la Chine.
Le complexe Afridex ne sera pas uniquement un site de production d’explosifs. Il est envisagé comme un centre névralgique pour la fabrication de divers équipements et matériels militaires, contribuant ainsi à l’autosuffisance de la RDC dans ce domaine. La construction et la gestion de cette usine seront assurées en partenariat avec des entreprises internationales reconnues : la société turque MKE et la société chinoise Norinco.
« La construction de cette usine représente une avancée majeure pour notre souveraineté nationale et notre capacité à défendre notre territoire avec des moyens produits localement. C’est une étape décisive pour notre industrie de défense et pour l’économie de la région », a déclaré Jean-Pierre Bemba.
Cependant, ce projet ne s’inscrit-il pas dans une vision à court terme au détriment des véritables besoins du pays ? Alors que la RDC est confrontée à des défis majeurs tels que la pauvreté, l’accès limité à l’éducation et aux soins de santé, et des infrastructures en ruine, l’investissement massif dans une usine d’explosifs semble paradoxal et malavisé.
Les entreprises MKE et Norinco, partenaires techniques de ce projet, apportent leur expertise en matière de technologie de défense. Leur collaboration avec la RDC vise à garantir des standards élevés de qualité et de sécurité dans la production des équipements militaires. Cette synergie internationale est perçue comme une opportunité de moderniser les forces armées congolaises tout en stimulant l’économie locale. En regardant les choses en face, le transfert de technologies et de compétences, tant vanté par le gouvernement, peut cacher une dépendance accrue vis-à-vis de la Chine.
En conclusion, le projet Afridex, loin d’être la panacée annoncée, pourrait bien représenter une fausse bonne idée pour la RDC. Les défis et les risques associés à cette initiative soulignent la nécessité de repenser les priorités nationales, en mettant l’accent sur des projets qui répondent véritablement aux besoins fondamentaux de la population congolaise et qui favorisent un développement durable et équitable.
La Rédaction.