La proposition de budget 2020 actuellement examinée au Parlement prévoir de consacrer près d’un tiers du budget à la santé et à l’éducation.
En République démocratique du Congo, la proposition de budget 2020, présentée par le Premier ministre et qui est en cours d’examen au Parlement, prévoit d’accorder 30% du total au social, c’est à dire à l’éducation et la santé. Mais certains députés s’interrogent sur la capacité du gouvernement à mobiliser les recettes nécessaires.
Dans le détail, ce projet du budget de plus de dix milliards de dollars prévoit seulement huit pourcents alloués à la défense. « L’accent est mis sur les dépenses sociales situées à 30,1% du budget général, dont 21,8% pour l’éducation, 5,9% pour la santé et 2,3% pour la protection sociale », insiste le premier ministre Sylvestre Ilunga devant les députés nationaux. Le gouvernement alloue également 38% de son budget aux rémunérations des fonctionnaires et au fonctionnement des institutions.
Gratuité de l’enseignement
Le premier ministre indique que la gratuité de l’enseignement de base, déjà en cours, représente 11% du buget. Jean-Bosco Puna, secrétaire général des écoles conventionnées catholiques, se félicite ainsi de la suppression de la prise en charge des enseignants par les parents d’élèves. Il demande toutefois au gouvernement de convoquer les travaux de la commission paritaire pour aplanir les divergences sur le barème salarial des enseignants.
Pression fiscale
Mais ce budget provoque des craintes et même des oppositions chez certains députés. « Comment le gouvernement va-t-il concilier la pression fiscale avec le pouvoir d’achat de la population ? », s’interroge, par exemple, le député Henri-Thomas Lokondo. « Le gouvernement a arrêté l’élargissement fiscal à 13% et c’est le peuple qui va en pâtir », estime-t-il. « Il faut qu’il nous dise comment ça va se faire. On ne peut pas maximiser les recettes si les réformes structurelles ne sont pas opérées ».
Le député Muhindo Nzangi, du Mouvement social, parti d’opposition, regrette lui que ce projet de budget ne donne pas d’importance au volet investissement et création d’emplois. « Les secteurs porteurs de la croissance comme le secteur des mines, de la lutte contre la corruption, le secteur agricole, le secteur industriel… Tous ces secteurs n’ont pas reçu une part significative », juge-t-il. Et de protester : « Le pays ne va s’occuper que du social et il ne va pas créer d’emplois, il ne va pas non plus créer un climat d’affaires propice au développement du pays ».
L’examen du projet du budget 2020 intervient deux jours après l’examen de la loi portant reddition des comptes du budget 2018, caractérisé par des dépassements budgétaires excessifs.