Cet Accord-cadre, a affirmé le Secrétaire général, « demeure le meilleur outil pour promouvoir la paix, la stabilité et le développement en République démocratique du Congo et dans la région.
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé mardi les 10 pays signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo (RDC) et dans la région à s’impliquer davantage pour mettre en œuvre l’accord.
« Vous avez fait preuve de hauteur de vues en mettant fin à des décennies d’instabilité dans la région par la signature de cet accord historique en février 2013 », a dit M. Ban à l’occasion de la 6ème réunion de leur mécanisme de suivi régional, au Siège de l’ONU à New York. « Le moment est venu de réaffirmer que c’est à vous qu’il revient de mettre en œuvre l’Accord-cadre et d’accroître votre implication en ce sens », a-t-il ajouté.
Cet Accord-cadre, a affirmé le Secrétaire général, « demeure le meilleur outil pour promouvoir la paix, la stabilité et le développement en République démocratique du Congo et dans la région. Il constitue le meilleur moyen d’améliorer la vie des habitants dans une région qui est dotée de ressources humaines et naturelles de grande qualité », a-t-il insisté. M. Ban s’est félicité du fait que grâce à cet Accord-cadre, « des progrès tangibles ont été accomplis afin de réduire la menace des groupes armés dans l’est de la RDC ».
Les 10 pays signataires de l’Accord-cadre sont la RDC, l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, le Congo, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et la Zambie. Notant que pour sa part, le Gouvernement de la RDC « a amorcé des réformes qui sont de bon augure pour la consolidation de la démocratie et de l’état de droit », M. Ban s’est également félicité du fait que les signataires de l’accord aient « renforcé leur coopération dans un large éventail de domaines comme la politique, la justice, l’économie et la sécurité ».
Cependant, a-t-il relevé, « il reste encore de nombreux obstacles à surmonter afin de consolider ces gains et d’empêcher la région de retomber dans un conflit d’envergure ». Il a notamment espéré que cette réunion du Mécanisme de suivi serait « la dernière lors de laquelle on discuterait encore de la neutralisation des FDLR et d’autres forces néfastes – ou du rapatriement d’anciens membres du M-23 ». « Ces problèmes qui existent de longue date doivent être réglés de manière décisive pour que nous puissions porter notre attention sur d’autres dispositions importantes de l’Accord-cadre », a dit M. Ban.
Les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) sont un groupe rebelle à majorité hutu rwandais opérant dans l’est de la RDC et dont certains membres ont participé au génocide de 1994 au Rwanda. Le mouvement M-23 était un groupe d’anciens rebelles congolais réintégrés dans l’armée de la RDC, puis de nouveau mutinés, qui a commis de nombreuses exactions dans l’est de la RDC et aurait bénéficié, selon la presse, d’un appui de la part du Rwanda.
« Depuis notre dernière réunion, nous faisons face à un nouveau défi : la détérioration marquée de la situation politique, sécuritaire et humanitaire au Burundi », a déploré M. Ban. « L’an dernier encore, le Burundi était salué pour ses réussites grâce à des années d’action collective en faveur de la consolidation de la paix. Aujourd’hui, le pays est en proie à une crise multidimensionnelle. De profondes divisions se sont ravivées, qui menacent de le faire retomber dans la violence et le conflit. J’appuie l’action menée au niveau régional pour mettre fin à la crise et j’exhorte les parties burundaises à engager un dialogue ouvert afin de régler tous les points de discorde », a-t-il dit.
Relevant enfin que plusieurs pays de la région des Grands Lacs africains procèderont prochainement à d’importantes élections, M. Ban a exhorté leurs gouvernements et leurs dirigeants à « remplir leurs obligations à l’égard de leurs peuples en respectant leurs Constitutions nationales ainsi que la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. « Les élections sont des étapes majeures dans la vie de jeunes démocraties. Nous avons le devoir d’assurer que les pays de la région sortent de ces processus plus forts et plus unis », a affirmé M. Ban.
Via L’Avenir