Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit mardi profondément préoccupé par le nombre élevé de décès signalés dans la province du Kasaï central, en République démocratique du Congo (RDC), qui, si cela est confirmé, suggère un usage excessif et disproportionné de la force par les soldats congolais.
« Nous condamnons tout recours excessif à la force et demandons aux soldats des FARDC de se conformer à des normes acceptables du droit national et du droit international relatif aux droits de l’homme dans leurs réponses », a déclaré mardi la porte-parole du HCDH, Liz Throssell, lors d’un point de presse à Genève.
De troublants rapports reçus par le HCDH font état d’au moins 101 personnes tuées en RDC par des soldats lors d’affrontements avec des membres d’une milice locale entre le 9 et 13 février. Ces affrontements auraient eu lieu sur le territoire de Dibaya entre les forces armées de RDC (FARDC) et les membres de la milice Kamuina Nsapu, fidèles à un chef local tué par l’armée le 12 août dernier.
Une grande partie des violences les plus récentes auraient eu lieu dans et autour de la ville de Tshimbulu. Selon des informations provenant de plusieurs sources, les soldats des FARDC ont ouvertement tiré avec des mitrailleuses lorsqu’ils ont vu les miliciens, armés principalement de machettes et de lances. Environ 39 femmes auraient été prises dans les échanges de tirs et figureraient parmi les personnes décédées.
Le HCDH a également demandé aux FARDC de faire particulièrement preuve de retenue et de recourir à la force uniquement lorsque cela est nécessaire et de manière proportionnée à la menace, de minimiser les dommages et préjudices, et de respecter et préserver les vies humaines. Il a également exhorté les commandants militaires des FARDC à renforcer ce message auprès de leurs troupes.