Les Nations unies exigent un arrêt immédiat des expulsions des ressortissants de la RDC et demandent aux autorités de la République du Congo (Brazzaville) d’enquêter sur les allégations de violations des droits de l’homme. Cette position a été exprimée lundi 26 mai par Martin Kobler, Représentant Spécial du Secrétaire général de l’Onu en RDC et Zainab Hawa Bangura, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit. Dans une déclaration commune, les deux personnalités expriment leurs vives préoccupations face aux allégations de violations des droits de l’homme et exhortent Brazzaville à prévenir de telles violations et à diligenter une enquête sur ces incidents.
«Les Nations unies ont reçu des informations faisant état d’abus physiques, de mauvais traitements et de violences sexuelles infligés aux citoyens de la RDC lors de leur expulsion», notent Martin Kobler et Zainab Hawa Bangura.
Cette déclaration est publiée trois jours après la visite du chef de la Monusco dans le camp de transit de Maluku, situé dans la périphérie Est de la ville de Kinshasa, où plusieurs milliers des ressortissants de la RDC expulsés du Congo voisin sont actuellement regroupés. Sur place,Martin Kobler s’est dit «choqué» par les rapports et les témoignages de ces expulsés.
«J’ai entendu de nombreux témoignages des victimes qui font état de graves violations des droits de l’homme et de traitements cruels. J’ai entendu des récits d’enfants noyés dans le fleuve pendant leurs traversées forcées; J’ai vu un homme blessé par balles et des mères qui ont accouché sans assistance sur la rive du fleuve Congo. Tout cela doit cesser », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC.
“Nous avons reçu des informations faisant état des violences sexuelles commises avant et pendant les opérations d’expulsions et ceci est inacceptable», a martelé la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit.
Les signataires de la déclaration reconnaissent que les conditions de séjour et de résidence dans un pays étranger relèvent de la responsabilité souveraine du pays d’accueil, affirmant que les autorités de Brazzaville sont les premiers responsables de la protection de toute personne vivant sur leur sol, quelle que soit sa nationalité.
Cependant, souligne le document, les expulsions doivent être effectuées dans le strict respect des principes et règles du droit international. « Les expulsions massives sont contraires aux principes de la Charte africaine relatifs aux droits de l’Homme et des peuples, ainsi qu’au droit international au sens le plus large », a rappelé Martin Kobler.