L’opposition annonce qu’elle ne participera pas à tout débat au Parlement qui aurait pour objet le vote des initiatives de loi relatives aux élections.
Dans une déclaration rendue publique lundi 8 décembre au Palais du peuple, les groupes parlementaires UNC, UDPS, MLC et leurs alliés ont dénoncé les « tentatives du pouvoir en place de retarder les prochaines élections ». Ces opposants désapprouvent également la subordination des échéances électorales à l’organisation d’un recensement.
Dans la déclaration lue par le député national Samy Badibanga de l’UDPS, ces opposants ont dénoncé «l’absence manifeste de volonté politique d’aller aux élections par le blocage des ressources budgétaires retenues pour les élections, alors que des fonds publics sont affectés à des projets non inscrits au budget».
«Nous prenons date avec la nation et l’histoire et au regard de la gravité de ce qui précède, l’opposition politique déclare inopportun l’examen au Parlement de toute initiative de nouvelles lois en matière électorale», a-t-il ajouté.
La veille de cette déclaration, un autre député de l’opposition, Delly Sessanga avait annoncé la suspension de sa proposition de loi portant modification de la loi électorale, expliquant que le contexte politique actuel ne permet plus l’examen de cette proposition de loi.
Les groupes parlementaires UNC, UDPS, MLC et leurs alliés estiment qu’en l’absence d’un « calendrier global budgétisé et consensuel, comprenant l’organisation de l’élection présidentielle trois mois avant la fin du deuxième et dernier mandat du président sortant, tout autre initiative n’est que fuite en avant et perte de temps susceptible d’occasionner un glissement au délai des échéances ».
Ces opposants saluent aussi la position de la communauté internationale qui, selon eux, « parle désormais d’une seule voix au sujet du calendrier global et consensuel comme préalable à toute forme d’appui ».
L’opposition congolaise soupçonne la majorité de vouloir trouver des moyens pour prolonger le mandat du chef de l’Etat ou lui permettre de briguer un troisième mandat que lui interdit l’actuelle constitution.
Certains opposants estiment notamment que le recensement de la population souhaité par le gouvernement vise à retarder l’organisation des élections et prolonger ainsi le mandat de Joseph Kabila. Mandat qui expire en 2016.
D’autres craignent également que les projets de loi du gouvernement visant à modifier la loi électorale ne conduisent plutôt à une modification de la constitution pour permettre la révision de la constitution pour permettre à l’actuel chef de l’Etat de briguer un troisième mandat.
Via R.O.