Dans un contexte politique déjà tendu, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a récemment annoncé sa volonté de réviser la constitution de 2006. Augustin Kabuya, le secrétaire général du parti présidentiel, a affirmé lors d’une interview que cette initiative répond à une promesse faite à la population lors des élections de 2006. Pour lui, la révision est impérative afin de corriger ce qu’il qualifie de lacunes dans le texte actuel, notamment concernant le processus de nomination du Premier ministre.
Kabuya a justifié cette prise de position par la nécessité d’améliorer l’efficacité gouvernementale. Pourtant, cette annonce a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, où des internautes ont rappelé ses anciens tweets critiquant toute tentative de révision constitutionnelle sous le régime de Joseph Kabila. En réponse, Kabuya a défendu sa nouvelle position en arguant que le contexte politique a changé et que les promesses doivent être tenues.
Ce revirement est perçu par certains observateurs comme une manœuvre pour instaurer un climat de méfiance et potentiellement prendre le pays en otage, notamment en prévision des élections à venir. La crainte est que la révision constitutionnelle ne serve qu’à consolider le pouvoir en place, au détriment des acquis démocratiques.
En outre, la proposition de Kabuya de modifier également la loi électorale pourrait exacerber les tensions. Il a soulevé des préoccupations sur l’exclusion de candidats élus en raison du seuil électoral, arguant que cela nuit à la représentativité au sein des institutions.
Dans un climat où la confiance envers les institutions est déjà fragilisée, cette initiative de l’UDPS pourrait être perçue comme une tentative d’imposer un contrôle accru sur le processus électoral et le fonctionnement des institutions. La situation appelle donc à une vigilance accrue des acteurs politiques et de la société civile, afin de garantir que le pays ne sombre pas davantage dans une crise politique prolongée.
L’avenir politique de la République Démocratique du Congo se dessine dans un cadre incertain, où les promesses d’hier risquent de se heurter aux réalités d’aujourd’hui. La population, qui avait placé son espoir en l’UDPS, devra rester vigilante face à ce nouveau tournant.
La Rédaction.
