L’ancien gouverneur de l’ancienne province du Katanga vient de totaliser 3 ans en dehors du territoire national ; un exil forcé concocté par l’ancien régime sur fond de spoliation d’un immeuble prétendument appartenant à la famille Stoupis. Point n’est besoin de revenir sur les péripéties de cette affaire rocambolesque démontée par la très crédible enquête menée par l’église catholique, et aujourd’hui définitivement close par la Cour de cassation.
Ainsi lavé par la plus haute instance judiciaire du pays, Moïse Katumbi a officiellement annoncé son retour au bercail pour le 20 mai prochain, date symbolique puisque coïncidant avec les 3 années jour pour jour que l’opposant emblématique au pouvoir de Joseph Kabila avait été contraint de quitter le pays pour des raisons de sécurité. Ce retour facilité par la mise en application des prescrits de l’Accord de la Saint-Sylvestre, volet décrispation du climat politique, donne cependant des insomnies à tous ceux qui ont fait main basse sur les propriétés de l’opérateur économique.
Tracteurs, maisons, entreprises… de Moïse Katumbi étaient accaparés par des dignitaires du régime Kabila comme butin de guerre après avoir orchestré l’éloignement du propriétaire. Dans le lot figure l’entreprise minière MCK convoitée par des généraux du régime passé et dont l’alchimie mafieuse a converti en NB Mining.
Les éléments en notre possession établissent la victoire de Moïse Katumbi dans les procès y afférents tenus aux Etats-Unis et à Londres, évidemment sans émouvoir le moins du monde les maîtres de la spoliation trônant en RDC. Sans désemparer, les spoliateurs se sont donnés à coeur joie à une exploitation dont le seul but est de se forger une insolente fortune au mépris des règles de l’art. On note, à titre d’illustration, le manque d’entretien de l’outil de travail et le non paiement des salaires aux travailleurs depuis plusieurs mois.
Sentant l’étau se resserrer autour de sa personne avec le retour assez précis du propriétaire, sieur Pascal Beveragie, patron affiché de la nébuleuse NB Mining remue ciel et terre pour s’assurer le parapluie des nouvelles autorités congolaises afin d’échapper à des poursuites judiciaires pour recel de biens d’autrui. L’honorable Nanou Memba pourrait-il lui prêter le flanc? Cet élu de Kipushi avait eu des entretiens avec le Français d’origine corse pour une éventuelle prise en charge de Saint Eloi Lupopo, la deuxième équipe de football du grand Katanga. Avec également des actions sociales en faveur de la population du groupement de Kinama. Une sollicitude fortuite et donc suspecte affirment maintes personnalités de ce terroir éblouies par l’élan de générosité brusque d’une entreprise en activité depuis plusieurs années.
A tout prendre, accusé de spoliation, c’est plutôt Moïse Katumbi qui passe pour victime de spoliation de ses nombreux biens. Les prochains jours s’annoncent ainsi palpitants dans la mesure où son retour signifie la récupération de ses possessions et, vraisemblablement, l’engagement de procès contre les spoliateurs qui se recrutent parmi les intouchables d’hier. Il est fort à parier que Félix Tshisekedi ne saurait cautionner la moindre dérive qui mette en péril son programme de restauration d’un Etat de droit en République Démocratique du Congo.