M. Katumbi : la RDC mérite mieux !

Katumbi

L’occasion était attendue de longue date. Ensemble pour la République a été porté au public le lundi 20 décembre 21. En tête, Moïse Katumbi Chapwe en personne, le Président du parti qui a choisi Kisangani pour abriter l’événement. Oui, si pour d’aucuns Kisangani symbolise le martyr et l’espoir, il n’est pas exclu que cette ville charrie également la victoire. Cette victoire à la base de la renommée éternelle de Patrice Emery Lumumba et du triomphe de l’AFDL.

En établissant son QG de circonstance à Kisangani, Ensemble pour la République se savait-il mieux faire ? Seule la Providence peut restituer du contenu à ce choix plein de signification, d’espérance. A juste titre lorsque Moïse Katumbi invite les Congolais à s’engager avec lui pour un autre Congo. D’autant que depuis plus de deux décennies, les Congolais vivent désabusés dans une société qui n’offre pas les signaux d’un changement positif. Tout incarne le désastre, le désespoir, l’abîme, l’explosion, bref l’enfer.

Quels en seraient les germes ? La mégestion, l’absence de volonté politique. Un vice qui perdure, un fléau qui déploie ses tentacules jusqu’à ces jours. D’où l’exhortation de Moïse Katumbi à tous les Congolais pour une action en synergie afin de conquérir et de bâtir un Congo de tous les rêves. Des rêves caressés depuis les pères de l’indépendance et jamais réalisés. Avec un pic de désespoir ces deux dernières décennies.

Ainsi, prenant le taureau par les cornes, Moïse Katumbi Chapwe a réitéré sa position initiale, défendue avec vigueur et maints risques depuis 2005 : Défendre tout ce qui est valeur pour le Congo. C’est pour cette vertu qu’il s’est rangé derrière le respect des prescrits de la Constitution pour s’opposer farouchement au glissement du mandat de l’ancien président J. Kabila. Nul n’ignore sa démission courageuse de la tête de l’ancienne province du Katanga et sa fameuse allégorie de « Troisième faux pénalty ». Mettant sa tête à prix devant une cohorte de séides du pouvoir qui l’ont finalement maintenu en exil loin des frontières nationales.

Dans le contexte actuel, tout en demeurant au sein de l’Union sacrée de la Nation, Moïse Katumbi exclu toute complaisance devant des actions qui minent l’intérêt du plus grand nombre. Essuyant diabolisation et complots divers, le Chairman d’Ensemble pour la République en faveur d’une CENI dépolitisée et garante des scrutins réellement transparents, crédibles et apaisés.

Hélas, les choses tardent à se clarifier, et surtout à s’inscrire dans les sillons des attentes du peuple. Le pouvoir semble insensible aux cris de détresse de la miséreuse population, paupérisée brutalement par le fameux RAM. Même les observations des députés et sénateurs ne sont jamais parvenues à bousculer la voracité du régime à piller davantage le petit peuple ! Ces Congolais s’en sont remis à Moïse Katumbi pour obtenir l’éradication d’une taxe à traçabilité douteuse.

Encore une fois, le Chairman devait rappeler son opposition à tout ce qui ruine le peuple congolais. « Je ne suis pas là pour tolérer les bêtises », a dit Moïse Katumbi, en ajoutant de l’ironie afin de partager la douleur de son peuple : « Je voulais appeler ma femme au téléphone quand je venais, mais RAM a coupé mes unités ! » Hélas.

Il faut cependant reconnaître que pour l’instant l’apport de Moïse Katumbi se circonscrit dans les limites de l’expression démocratique, traduite par des dénonciations publiques, notamment. La décision étant ailleurs. Ce faisant, la solution est à la portée des Congolais, eux-mêmes. Le Président d’Ensemble pour la République le leur a rappelé : « Vous m’avez réclamé en 2018. C’est le passé. Tournons le regard vers l’avenir avec sérénité. Rejoignez Ensemble, votre parti, nous allons gagner ensemble, bouger les lignes, changer les choses. Kisangani mérite mieux, la République Démocratique du Congo, notre pays, mérite mieux ! »

Point d’autre antidote que la conquête du pouvoir afin de piloter et d’impulser le changement projeté. Tant que les commandes demeureront loin de la portée du peuple, il sera difficile d’essuyer efficacement les larmes de ce peuple meurtri.

LR