La série ivoirienne » Ma famille » revient en force

La série ivoirienne » Ma famille »

Ma Famille « , la célèbre série télévisée ivoirienne, revient plus de dix ans après son interruption, avec des histoires encore plus délirantes. A travers 300 nouveaux épisodes de 26 minutes, la nouvelle série rebaptisée  » Ma grande famille  » replonge les téléspectateurs dans les déboires de la vie conjugale du duo mythique Delta-Bohiri (mari et femme dans la série) et de nombreuses maîtresses qui gravitent autour de l’époux volage. C’est ce qu’a expliqué à la presse la comédienne et réalisatrice ivoirienne Delphine Akissi Loukou, plus connue sous le nom d’ » Akissi Delta « . «

Cette deuxième saison est une continuité, c’est la suite logique de la première « , a estimé la réalisatrice, en rappelant que la série traite de sujets de société africains comme l’éducation, la santé, les traditions et la sexualité.

Les producteurs A+, la chaîne africaine du groupe Canal+ et la RTI (télévision ivoirienne) n’ont pas lésiné sur les moyens: 12 mois de tournage en Côte d’Ivoire, mais aussi au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, au Togo, au Bénin et au Niger, avec des comédiens venus des pays francophones d’Afrique centrale et de l’Ouest. Le budget avoisine le milliard de FCFA (1,5 million d’euros).

Les déboires d’Akissi Delta

» Les acteurs touchent un bon cachet, à la différence de la première saison où l’aventure avait misé sur le volontariat « , a expliqué Ken Adamo, artiste-musicien et auteur du générique. Adamo, également impresario, a souligné que la concurrence sur le marché africain du cinéma est très rude avec l’Afrique du sud, le Nigeria et l’Angola qui sortent régulièrement des séries très prisées.

La série revient en tout cas de loin car sa principale vedette, Akissi Delta, a failli mourir pendant la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011, épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire. Elle accuse  » des méchants et des mouchards  » d’avoir voulu la manipuler et de l’avoir poussée à des tentatives de suicide.

Des recettes qui font mouches

Aujourd’hui, la comédienne se dit épanouie. Elle, ancienne analphabète, dont la vie de femme de ménage à l’âge de 15 ans a inspiré une partie de la série, souligne avec fierté avoir été  » invitée à la table de nombreux chefs d’État « , au Mali, au Congo et au Gabon notamment. L’actrice avoue une ambition cachée, un autre grand rôle dans la vie réelle cette fois: grâce à sa célébrité, elle voudrait être  » la marraine de l’école obligatoire « , le projet phare du gouvernement ivoirien.

Lancée en 2002 et diffusée tous les dimanches soir par la télévision publique, la première saison de  » Ma famille  » avait pulvérisé les records d’audience en Côte d’Ivoire et ailleurs en Afrique, jusqu’à sa disparition des écrans en 2007. Les spectateurs se passionnaient alors pour la belle-mère acariâtre, le mari coureur de jupons, les employés de maisons qui participaient aux imbroglios et défendaient leur maîtresse de maison… la belle Delta.

Par Yves Mitondo