Massacres de Beni – Le gouvernement s’implique dans la recherche de solution

Insécurité à l’Est : regain d’agression de la RDC par le M23

Les activités ont repris normalement mercredi matin dans la ville après deux journées ville morte à l’appel de la société civile locale en guise de protestation contre la recrudescence de la violence qui y sévit depuis près d’un mois.

La situation sécuritaire à Beni (Nord-Kivu) est plus que préoccupante. Les habitants de cette partie du pays sont constamment en proie aux attaques dirigées contre eux par les rebelles ougandais de l’ADF dont les incursions récurrentes débouchent sur des tueries à la pèle. À ce jour, près de trois cents personnes ont été tuées à l’arme blanche par ce mouvement armé qui ne se fait pas prier pour ôter la vie à des innocents. Il y a à peine quelques jours, cinq autres personnes venaient à nouveau d’être tuées à l’arme blanche par cette horde alors qu’elles revenaient des champs.

Cette recrudescence de la violence à Beni a pris des proportions inquiétantes au point de contraindre la population à faire pression sur les autorités compétentes pour qu’elles assument leurs responsabilités. C’est la mort dans l’âme que les habitants de Beni assistent impuissants aux décès de leurs proches. Toutes ces tueries ont été perpétrées à la barbe des autorités de la police et de l’armée tant au niveau local que provincial. Ces dernières ont, de l’avis de l’opinion, démontré leur incapacité à garantir la sécurité des personnes et de leurs biens dans cette contrée où l’autorité de l’État est sérieusement mise en mal. Dans le chef de la population, c’est le ras-le-bol étant entendu que « Sukola 1 » initiée depuis 2014 par les Fardc visant la traque des rebelles ougandais de l’ADF semble ne pas donner des résultats escomptés. D’où l’appel pressant pour un changement du commandement de cette opération militaire. À Beni, le ressentiment général est que le gouvernement a failli à sa noble mission de lui garantir protection et sécurité.

La montée de la colère de la population de Beni observée ces derniers jours à travers des manifestations de rue tient à son agacement à se faire massacrer sur son propre sol par des étrangers au grand dam du gouvernement central visiblement préoccupé à autre chose. La descente sur le terrain en début de semaine du vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité devrait, dans une certaine mesure, convaincre de l’implication effective du gouvernement dans la recherche de la solution à cette problématique des massacres. Évariste Boshab a, en effet, multiplié des réunions au niveau du comité provincial de sécurité étendues jusqu’aux acteurs locaux en vue de scruter des pistes de solution susceptibles de ramener la paix à Beni. Plus que jamais, l’autorité politique est exhortée à suivre de près ce qui se passe dans ce coin du pays et rechercher, le cas échéant, des mesures idoines pour éradiquer la peste ADF qui y sévit depuis des lustres.

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