Matières premières : Glencore prêt à surfer sur la hausse des cours du cuivre

Après avoir suspendu en 2015 l’extraction de deux mines, en Zambie et en RD Congo, le géant du négoce, Glencore s’apprête à relancer leur production.

Le redémarrage progressif de deux grandes mines de cuivre, à cheval sur la RD Congo et la Zambie, arrive à point nommé pour Glencore. En 2016, le cours de ce métal industriel a bondi de 17 % au London Metal Exchange, puis, de plus belle, de 23 % depuis le début de l’année 2017. Au Shanghai Futures Exchange, autre place majeure pour le cuivre, sa valeur a enregistré une hausse de 18 % depuis janvier, portée par une demande chinoise à nouveau en hausse après l’épuisement des stocks de l’empire du Milieu. Si bien qu’aujourd’hui son cours se situe au plus haut par rapport aux trois dernières années, à 6 760 dollars (5 700 euros environ) la tonne, le 3 décembre.

Glencore peut aussi se réjouir de la hausse, quasi exponentielle depuis le début de l’année 2017, du cobalt, métal extrait des mêmes roches que celles contenant le cuivre. Son cours a plus que doublé – la livre de cobalt dépassant les 30 dollars à la fin de septembre 2017 –, dopé par l’engouement des fonds spéculatifs et des industriels soucieux de préparer l’avenir, en particulier les constructeurs automobiles, comme Volkswagen.

Utilisé notamment dans la fabrication des batteries pour voitures électriques, le minerai va voir sa consommation exploser. La demande mondiale pour ces nouveaux véhicules « verts », estimée actuellement à 3 000 t de cobalt par an, pourrait atteindre plus de 300 000 t à l’horizon 2030, selon les experts.
Glencore au grès des cours du cuivre

Le groupe, piloté depuis Baar, en Suisse, par le Sud‑Africain Ivan Glasenberg, avait suspendu en septembre 2015 la production des mines de Kamoto en RD Congo et de Mopani, en Zambie, au moment où les cours étaient au plus bas. L’objectif de cet arrêt programmé était d’améliorer l’efficacité des outils industriels et, in fine, de faire baisser les coûts de traitement du minerai. Cette décision a diminué sa production de quelque 455 000 t de cuivre par an. En RD Congo, Glencore a néanmoins continué d’exploiter la mine de Mutanda, extrayant environ 200 000 t de cuivre et 20 000 t de cobalt par an.

(Jeune Afrique 22/12/17)